Le président de la Lombardie, principal foyer italien de coronavirus, a demandé « des mesures encore plus drastiques » pour enrayer la propagation de l’épidémie qui a tué 631 personnes dans le pays, en majorité dans cette riche région du Nord.
Poumon économique du pays, Milan présente le visage d’une ville quasiment à l’arrêt depuis dimanche et l’imposition de restrictions aux déplacements et aux rassemblements de la population. Décision symbolique dans ce haut lieu de la mode et du style à l’italienne, la célèbre enseigne Armani a annoncé la fermeture de ses magasins, restaurants et hôtel dans la capitale lombarde.
« Si l’épidémie continue à se propager à cette vitesse, le système (sanitaire) ne pourra pas tenir le coup longtemps. Donc la seule arme à notre disposition est de ralentir l’épidémie, et pour parvenir à ce résultat nous n’avons qu’un seul moyen, réduire les contacts entre les personnes », dit le président de Lombardie, Attilio Fontana, dans une interview mercredi au quotidien Corriere della Sera. « C’est pour cette raison qu’ensemble avec les maires (des principales villes de la Lombardie), nous avons écrit pour demander des mesures encore plus drastiques » au gouvernement, a ajouté Attilio Fontana, lui-même sorti mardi d’une quarantaine de 14 jours, un membre de son équipe ayant été testé positif au coronavirus.
Bloquer toutes les activités économiques
Membre de la Ligue (extrême droite) qui est dans l’opposition au gouvernement actuel, composé du Parti démocrate (centre-gauche) et du Mouvement 5 Étoiles, Attilio Fontana avait déjà demandé de bloquer toutes les activités, commerce, production, transport, en Lombardie, à l’exception de la production et de la distribution alimentaire et des médicaments. Interrogé par le journaliste pour savoir pourquoi la Lombardie ne prend pas elle-même ces mesures, Attilio Fontana a dit que ce serait une décision « politiquement insoutenable car nous ne pouvons pas aller à contre-courant par rapport au gouvernement ».
Le gouvernement italien a pris des mesures draconiennes pour enrayer l’épidémie, sans aller jusqu’à l’arrêt de toutes les activités non essentielles. Il a ainsi décidé la fermeture de tous les lieux possibles de rassemblement, des établissements scolaires aux salles de gym en passant par les piscines et les discothèques, et a interdit les déplacements de personnes sans motifs valables, liés au travail ou à des questions sanitaires.
LQ/AFP