La Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont appelé le Portugal à « intensifier » ses efforts en matière d’assainissement budgétaire et mis en garde contre une rupture avec la politique de rigueur menée ces dernières années.
« Les acquis du passé doivent être préservés », indiquent-elles dans un communiqué publié mercredi soir à l’issue de la quatrième mission de contrôle menée depuis la sortie du Portugal en mai 2014 d’un programme d’aide internationale de 78 milliards d’euros.
La mise en oeuvre « rigoureuse » du budget 2016 « permettra au Portugal d’atteindre un déficit clairement compatible avec les règles européennes », a réagi jeudi le ministère des Finances, qui continue à tabler sur un déficit public réduit à 2,2% du PIB.
Moins optimiste que Lisbonne, la mission d’experts de l’UE et de la BCE prévoit désormais « un déficit plus proche de 3% » du PIB alors que début mai, Bruxelles avait encore envisagé 2,7%.
Réclamant la poursuite des réformes visant à flexibiliser le marché du travail, les créanciers du Portugal ont pointé « les risques budgétaires liés à l’annulation de privatisations et de concessions attribuées dans les transports urbains ».
Arrivé au pouvoir en novembre 2015 grâce à une alliance avec la gauche radicale, le gouvernement socialiste d’Antonio Costa a détricoté plusieurs mesures de rigueur adoptées par la droite après l’appel du Portugal à une aide financière internationale en 2011.
Le gouvernement est ainsi revenu en partie sur la privatisation de la compagnie aérienne TAP, a instauré le retour aux 35 heures dans la fonction publique et mis fin aux surtaxes sur les revenus.
Dans le viseur de Bruxelles en raison des dérapages budgétaires intervenus entre 2013 et 2015, le Portugal pourrait se voir infliger des sanctions, tout comme l’Espagne. En mai, la Commission européenne avait reporté son verdict à début juillet.
Le Quotidien / AFP