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Déficit public : la France vole au secours du Portugal


Le ministre français des Finances Michel Sapin, ici avec son homologue portugais, Mario Centeno, durant une réunion de l'Eurogroupe, ce lundi 11 juillet, à Bruxelles. (photo AFP)

Le ministre français des Finances Michel Sapin a estimé lundi que le Portugal, dans le viseur de la Commission européenne en raison de ses dérapages budgétaires, ne méritait pas d’être sanctionné, ayant fait « énormément d’efforts » pour réduire son déficit ces dernières années.

« Le Portugal a fait des efforts monstrueux au cours de ces dernières années », avec la mise en place d’un « ajustement extrêmement brutal, extrêmement violent » pour redresser ses finances publiques, a estimé M. Sapin lors d’un point presse organisé avant son départ pour des réunions de l’Ecofin et de l’Eurogroupe à Bruxelles.

Selon le ministre des Finances, le dérapage budgétaire du Portugal tient principalement au fait « que l’Etat ait eu l’obligation de venir au secours d’une banque », la banque Banif, en décembre dernier.

« Certes, la Commission est dans son droit et peut-être même dans son devoir lorsqu’elle souligne que le Portugal n’a pas respecté ses engagements », a reconnu M. Sapin. Mais « le Portugal ne mérite pas qu’on lui applique une discipline qui ne tienne pas compte » de cette situation, a-t-il ajouté.

La Commission européenne a ouvert la voie jeudi à une procédure de sanctions inédites pour dérapage budgétaire à l’encontre du Portugal et de l’Espagne. L’exécutif européen a toutefois laissé le soin aux ministres des Finances de l’UE de prendre la décision formelle d’une sanction, peut-être dès mardi.

Concernant l’Espagne, M. Sapin a reconnu que la situation était difficile, compte tenu notamment du contexte politique dans le pays, privé de majorité claire lors des dernières élections. « La difficulté, c’est de savoir avec qui nous discutons et qui prend des engagements », a souligné le ministre français.

En 2015, le déficit public espagnol a atteint 5% du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà du plafond fixé par le pacte de stabilité (3% du PIB) et des objectifs que lui avait fixés la Commission, soit 4,2%. Il devrait aussi déraper en 2016, l’Espagne n’étant pas encore parvenue à former un gouvernement après les élections législatives du 26 juin, précédées de six mois de blocage politique.

Quant au Portugal, il a affiché un déficit public de 4,4% du PIB l’an passé alors que l’objectif était de repasser sous les 3%. En 2016, il devrait toutefois à nouveau respecter cette limite.

Le Quotidien / AFP