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Déficit public : Espagne et Portugal obtiennent un sursis


Les deux pays, qui ont raté en 2015 les objectifs fixés par Bruxelles de réduction de déficit public, auraient pu être les premiers de la zone euro à écoper d'une amende pouvant aller jusqu'à 0,2% de leur PIB. (illustration AFP)

La Commission européenne a décidé mercredi de reporter à juillet sa décision de sanctionner ou non Madrid et Lisbonne pour leurs dérapages budgétaires, préférant attendre le résultat des législatives espagnoles prévues fin juin.

Les deux pays, qui ont raté en 2015 les objectifs fixés par Bruxelles de réduction de déficit public, auraient pu être les premiers de la zone euro à écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 0,2% de leur Produit intérieur brut (PIB), depuis l’instauration de nouvelles procédures après la crise de la dette. Mais l’exécutif européen a décidé d’attendre. « Ce n’est pas le bon moment économiquement ou politiquement pour prendre ces mesures », a souligné le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, renvoyant à juillet pour une décision.

A propos de l’Espagne, Pierre Moscovici a expliqué : « Il va y avoir des élections, nous n’avons pas en face de nous de gouvernement capable de prendre les mesures qui seraient nécessaires ». Le scrutin législatif de 20 décembre avait débouché sur un Parlement fragmenté, et faute d’accord entre les partis, le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy se contente de gérer les affaires courantes. De nouvelles élections sont en effet prévues le 26 juin.

Dans un tel contexte, il paraissait difficile de sanctionner tout seul le Portugal, ancien élève modèle de la zone euro qui a desserré l’étau de l’austérité depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche en novembre dernier. « Nous prenons en compte également (…) le fait que ce sont deux pays qui ont subi la crise de plein fouet, dont les taux de chômage restent extrêmement élevés et qui ont fait l’un et l’autre des efforts significatifs en matière de réformes », a souligné Pierre Moscovici.

D’ores et déjà, l’exécutif européen leur a donné à chacun un an supplémentaire pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB : pour le Portugal en 2016 et pour l’Espagne en 2017.