Accueil | Economie | De l’emploi pour tout le monde au « Jobday » transfrontalier de Dudelange

De l’emploi pour tout le monde au « Jobday » transfrontalier de Dudelange


Près de 1 000 demandeurs d'emploi sélectionnés au Luxembourg et en France ont rencontré leurs potentiels futurs employeurs. (photo Tania Feller)

Le premier « Jobday » transfrontalier a été organisé mardi par l’Adem et Pôle emploi à Dudelange. Près de 1 000 demandeurs d’emploi étaient convoqués.

« Le développement positif du Luxembourg se fait toujours dans un contexte Grande Région. Nous avons besoin les uns des autres. Notre prospérité, notre développement, est largement fonction d’une bonne entente avec nos partenaires et voisins. » Ce sont les mots de Nicolas Schmit, ministre du Travail, à l’occasion de la présentation de la première édition du rendez-vous dédié aux secteurs de l’industrie et de la logistique, ouvert aux demandeurs d’emploi du Grand-Duché ainsi qu’aux frontaliers français. À ses côtés, Dan Biancalana, bourgmestre de Dudelange, Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem, et Patrick Guiné, représentant de Pôle Emploi en France, étaient présents pour inaugurer le Jobday transfrontalier.

C’est à Dudelange que près de 1 000 demandeurs d’emploi sélectionnés au Luxembourg et en France ont rencontré leurs potentiels futurs employeurs. Pour Isabelle Schlesser, «l’organisation de cet événement s’inscrit dans la stratégie de l’Adem qui est de rapprocher directement les demandeurs d’emploi des employeurs». Car les entreprises qui ont répondu présent avaient bel et bien des offres d’emplois concrètes et variées à proposer aux candidats.

Mais quel est le profil des demandeurs d’emploi sélectionnés des deux côtés de la frontière ?

Une offre sur trois non pourvue

Au Luxembourg, le «chômage reste avant tout celui des gens peu qualifiés», explique la directrice. Ainsi, des postes d’opérateurs, de chauffeurs livreurs, de conducteurs de bus sont à pourvoir, mais aussi des postes d’ingénieurs, de comptables et de spécialistes dans le domaine de l’IT. Et c’est pour ces domaines de compétences que l’Adem fait appel aux travailleurs étrangers, ici, français. «Pour une offre d’emploi sur trois, nous n’avons pas de profil compatible dans nos bases de données. Dans certains secteurs, c’est plus important. En informatique par exemple, 80% des postes ne trouvent pas de candidat à l’Adem. En industrie, c’est 60%», poursuit-elle.

Alors que 16 000 personnes sont actuellement au chômage au Luxembourg, Isabelle Schlesser explique pourquoi les entreprises font appel aux frontaliers. «Nous pouvons apporter une formation de plusieurs mois à un développeur informatique, mais pas une formation d’ingénieur par exemple qui dure plusieurs années. Nous travaillons sur ce point, sur lequel nous souhaiterions évoluer. Aujourd’hui en tout cas, les entreprises ont besoin de ce type de profil, nous allons donc les chercher. Et puis ça fait partie de nos prérogatives que de faire la promotion du marché luxembourgeois.»

Et qu’en pensent les Français ? Patrick Guiné, le conçoit : «Lorsque du côté de la frontière, nous proposons des offres relativement qualifiées d’entreprises françaises, à des demandeurs d’emplois français, et que ces derniers préfèrent aller au Luxembourg, les entreprises françaises se demandent ce qu’il se passe. Pire, nous formons en permanence des demandeurs d’emploi qui souhaitent faire évoluer leurs compétences. Et lorsqu’ils sont formés, ils filent au Luxembourg. C’est une problématique, mais cela fait partie du jeu.»

Sarah Melis