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Darty préfère Conforama à la Fnac


Darty et Conforama trouvent un accord pour se marier, la Fnac écartée sauf si elle surenchérit. (Photo : AFP)

Changement d’alliance au rayon électroménager : Darty a accepté vendredi la proposition de rachat émanant de Conforama, éconduisant ainsi la Fnac, dont elle avait au départ accepté une offre d’acquisition nettement moins attractive.

Le conseil d’administration de Darty s’est dit prêt à recommander à ses actionnaires anglais d’accepter l’offre de rachat en numéraire présentée début mars par Conforama, appuyé par sa maison-mère Steinhoff, jugeant ses termes financiers «raisonnables et équitables», selon un communiqué commun. L’enseigne d’ameublement a proposé début mars 125 pence par action Darty, valorisant le distributeur d’électroménager à plus de 864 millions d’euros, là où la Fnac avait proposé fin novembre autour de 558 millions de livres, payables essentiellement en titres, une offre que Darty avait initialement acceptée.

«En conséquence de cette annonce, les administrateurs de Darty n’ont plus l’intention de recommander l’offre de la Fnac, à moins d’une offre plus favorable tant sur le plan financier qu’au regard de sa certitude d’exécution», précise le communiqué. Un porte parole de la Fnac a simplement déclaré que «cette annonce est la confirmation de ce qui était déjà public depuis plusieurs jours et la Fnac poursuit l’évaluation des différentes options qui s’offrent à elle».

Le weekend dernier, le Journal du Dimanche avait affirmé que le distributeur de produits culturels et techniques «réfléchi(ssait) à une alliance avec un partenaire qui apporterait du financement» pour proposer une offre en liquide plus importante que celle de Conforama. Des propos que l’«agitateur culturel» avait qualifié de «rumeurs et informations erronées» sur lesquelles il ne souhaitait pas s’exprimer.

Le rachat pourrait se faire via le lancement d’une offre publique d’achat (OPA) sur les actions Darty.

Créer un «leader français»

«La prochaine étape sera de déposer le dossier notifiant l’opération auprès des autorités de la concurrence», a expliqué le patron de Conforama, Alexandre Nodale, qui estime que «l’opération pourrait avoir des chances d’être finalisée vers le troisième trimestre». L’un des principaux actionnaires de Darty, le fonds britannique Schroders (14,14% du capital) a déjà indiqué son intention de souscrire à l’offre, a-t-il ajouté.

Le conseil d’administration de Conforama fait valoir qu’en alliant un spécialiste de l’électroménager et une chaîne d’ameublement, son offre de rachat «permettra de créer un leader français de la distribution de produits et accessoires de la maison, opérant sous des marques bien établies et complémentaires». M. Nodale fait également valoir que «l’opération sera fortement créatrice de valeur en permettant la réalisation d’économies d’échelle», notamment dans les achats et la logistique.

Enfin, l’opération «présente une opportunité pour les équipes de direction de Darty ainsi que pour l’ensemble de ses salariés de devenir partie intégrante d’un leader européen (…) au sein duquel ils seront à même de se développer et d’évoluer professionnellement», souligne le dirigeant, manifestant ainsi sa volonté de conserver le personnel de Darty après la fusion. Les syndicats avaient émis de vives inquiétudes à l’annonce du projet de rachat par la Fnac, craignant des suppressions d’emplois.

Cet accord entre Darty et Conforama intervient alors que le projet de rapprochement du distributeur anglais avec la Fnac était déjà bien engagé. Jeudi soir, l’Autorité de la concurrence belge avait même donné son feu vert au rapprochement des deux groupes. L’Autorité de la concurrence française examine, elle, le dossier depuis le 17 février.

Darty (12 600 salariés, 400 magasins) a renoué avec les bénéfices l’an dernier (13,8 millions d’euros pour des ventes de 3,51 milliards). Conforama (13 400 salariés, 280 magasins) a réalisé sur son dernier exercice un chiffre d’affaires de 3,22 milliards.

Le Quotidien/AFP