Le constructeur automobile allemand Daimler et son concurrent Volvo, détenu par des capitaux chinois, vont s’allier pour construire ensemble des piles à hydrogène pour poids lourds dans le cadre d’une entreprise commune valorisée à 1,2 milliard d’euros.
Volvo Group, dont Volvo Trucks fait partie, et Daimler partagent avec le groupe chinois Geely le même actionnaire principal; celui-ci a également racheté en 2010 Volvo Cars, qui fabrique les voitures grands public, à l’américain Ford.
Volvo Cars est détenu depuis 2010 par le groupe chinois Geely, dont le propriétaire Li Shufu est actionnaire du groupe Volvo Daimler avec près de 10% du capital.
« Les entreprises ont signé un accord préliminaire non contraignant pour la fondation d’une co-entreprise » qui rassemblera les activités de Daimler sur cette technologie et dont le suédois « Volvo achètera 50% pour près de 0,6 milliard d’euros », a indiqué mardi Mercedes-Benz dans un communiqué.
Cette alliance « va diminuer les coûts de recherche et de développement pour les deux groupes et accélérer la mise sur le marché de piles à combustible » pour poids lourds, précise Daimler.
« Le contexte de contraction économique actuel a rendu d’autant plus nécessaire une coopération », ajoute le groupe.
L’objectif de la coopération est une « production en série » de piles à combustible qui transforment l’hydrogène en énergie électrique pour propulser les véhicules.
Selon certains experts, les véhicules à hydrogène pourraient s’imposer à long terme devant les véhicules à batterie pour certains usages, à commencer par les véhicules utilitaires. La technologie consiste à embarquer un réservoir stockant de l’hydrogène comprimé qui est transformé en électricité via une pile pour alimenter un moteur électrique.
Bus et camions sont visés
« Le partenariat avec Volvo est une étape importante pour mettre des bus et camions équipés de batteries à combustible sur les routes », estime Martin Baum, patron de la branche poids lourds de Daimler, cité dans un communiqué.
Les deux entreprises visent une mise sur le marché de « poids lourds propulsés à l’hydrogène » au court de « la deuxième moitié de la décennie », selon le communiqué.
La co-entreprise sera indépendante des deux groupes et « Daimler et Volvo restent compétiteurs sur tous les autres domaines » selon le groupe allemand. Elle rassemblera le site de Mercedes-Benz à Nabern en Allemagne et « d’autres usines au Canada et en Allemagne ».
Les partenaires visent un accord final d’ici le troisième trimestre et comptent boucler leur transaction – soumise à l’accord des autorités de la concurrence – « avant fin 2020 ».
AFP