L’État luxembourgeois a émis un emprunt de 2,5 milliards d’euros à taux négatif pour faire face au Covid-19 et assurer les prêts garantis par l’État en faveur des entreprises.
Après avoir signé avec sept banques de la place luxembourgeoise (BCEE, BIL, BGL BNP Paribas, Banque de Luxembourg, Raiffeisen, ING et Bank of China) la convention encadrant le régime des prêts garantis par l’État en faveur de l’économie luxembourgeoise dans le cadre de la pandémie Covid-19, le gouvernement luxembourgeois vient d’emprunter 2,5 milliards d’euros en vue de financer la lutte contre la pandémie du Covid-19 et d’aider l’économie nationale à surmonter cette crise sans précédent.
Les deux informations sont en lien étroit. Le gouvernement luxembourgeois a décidé de se porter garant pour les nouveaux crédits aux entreprises. Ces dernières pourront solliciter leur banque pour souscrire un prêt qui pourra s’élever jusqu’à 25 % de leur chiffre d’affaires et qui bénéficiera d’une garantie de l’État à hauteur de 85 % pour un total de 2,5 milliards d’euros.
Si les banques vont couvrir le risque des 15 % restants, l’État a eu besoin d’emprunter 2,5 milliards d’euros pour couvrir les 85 % de risque restants. Pour cela, le Luxembourg a pu compter sur sa notation «AAA» auprès des principales agences. Ainsi, la première tranche de l’emprunt, d’un volume de 1,5 milliard d’euros et d’une maturité de 5 ans, s’est faite au taux de -0,035 %. Ce qui signifie que l’opération s’est soldée avec un surplus au profit de la Trésorerie de l’État. La deuxième, d’un volume d’1 milliard d’euros, a une maturité de 10 ans.
2,6 milliards d’euros de moratoires
Dans un communiqué, le ministère des Finances souligne une réaction positive du marché. «Les marchés ont réagi positivement, avec une demande largement excédentaire à l’offre dès l’annonce de l’émission aux marchés. Partant, l’opération a pu être rapidement clôturée. Faisant preuve de solidarité nationale en temps de crise, les investisseurs institutionnels luxembourgeois, dont notamment le secteur local de l’assurance, représentent pratiquement un quart des souscriptions à l’emprunt obligataire. Les autres parts ont été souscrites principalement par des investisseurs de renom de la zone euro, du Royaume-Uni et de la Suisse.»
«Le succès de cet emprunt permettra à l’État de renforcer son coussin de liquidité, tout en garantissant la mise en œuvre des mesures du programme de stabilisation de l’économie pour faire face à la crise du Covid-19. Tant la demande largement excédentaire que le taux d’intérêt négatif témoignent de la confiance des investisseurs par rapport au Luxembourg, un des rares pays bénéficiant d’un « AAA », et par rapport à sa capacité de surmonter la crise actuelle de manière durable», a commenté Pierre Gramegna, le ministre des Finances.
En plus du régime de garantie viennent s’ajouter des moratoires sur des prêts existants que les banques, en concertation avec le gouvernement, se sont engagées à accorder aux entreprises dans le contexte actuel de crise.
À ce jour, plus de 8 000 moratoires de 6 mois, représentant une valeur cumulée de plus de 2,6 milliards d’euros entièrement à la charge des banques, ont déjà été accordés aux entreprises luxembourgeoises. Ceci correspond à un taux d’acceptation de près de 98 %.
LQ