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Les ministres des Finances de l’UE divisés sur le plan de sauvetage économique


Cette visioconférence se tiendra sur fond de division entre les pays du nord et du sud de l'Europe. (Photo : AFP)

Les ministres des Finances de l’UE se retrouvent mardi soir en visioconférence pour tenter de définir de nouvelles mesures coordonnées de soutien à l’économie face au choc engendré par le coronavirus, mais l’Allemagne a déjà mis en garde contre toute attente déraisonnable.

L’épidémie de Covid-19 a mis l’économie européenne à genoux, et l’Italie, pays particulièrement touché, espère avec le soutien de la France et de l’Espagne une réponse massive de ses partenaires, dans un acte historique de solidarité financière. Mais les pays du Nord, Berlin et La Haye en tête, estiment que l’énorme relance annoncée par la Banque centrale européenne, si elle est soutenue par des dépenses au niveau national, est pour l’instant suffisante.

Cette division n’est pas nouvelle : les pays du nord de l’Europe, plus vertueux en matière budgétaire, ont toujours observé avec méfiance les États du sud, qu’ils jugent plus laxistes, surtout depuis la crise de la dette de la zone euro. Paris, Madrid ou Rome réclament depuis longtemps la création d' »euro-obligations », qui mutualiseraient les dettes des 19 pays ayant adopté la monnaie unique, afin de stabiliser la zone euro et de l’unifier un peu plus. Cet appel a récemment été renouvelé par l’Italie, avec le soutien de la France, mais l’Allemagne a déjà balayé le retour de cette idée.

Vers la mise à disposition du Mécanisme européen de stabilité ?

« Je ne peux que recommander de ne pas organiser un faux débat pour des raisons idéologiques, dans lequel chacun déterre sa solution préférée d’il y a cinq ou dix ans », a déclaré le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, à Berlin. « Ce serait une erreur, pour le moment, et nous ne l’accepterons pas », a-t-il ajouté. Les ministres pourraient en revanche se mettre d’accord sur l’éventuelle mise à disposition de l’énorme fonds de sauvetage de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), afin d’aider les pays dans le besoin, en particulier l’Italie.

« Notre objectif est d’ajouter de nouvelles lignes de défense à l’euro afin d’éviter que cette crise économique ne se transforme en crise financière », a expliqué le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, avant la réunion. Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE devraient eux aussi se saisir du sujet lors d’une visioconférence jeudi. Le MES, qui dispose d’une puissance de feu de plus de 400 milliards d’euros, a pour principale fonction de sauver les pays qui perdent l’accès à l’emprunt, ce qui n’est pas le cas actuellement. Il peut également offrir une garantie de prêt aux pays qui le demandent, bien que l’Italie soit réticente à le faire toute seule, de peur de donner le signal aux marchés qu’elle manque d’argent.

LQ/AFP