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Corée du Sud, Chine, Etats-Unis, Europe, la course à la 5G est lancée


La course à la 5G est lancée entre les grandes puissances technologiques à travers le monde. (Illustration : AFP)

A l’image du contrat de 3,5 milliards de dollars signé entre l’équipementier finlandais Nokia et l’opérateur T-Mobile aux Etats-Unis, la course à la 5G s’accélère, particulièrement en Asie et outre-Atlantique, alors que l’Europe commence à mettre les fréquences nécessaires à disposition des opérateurs.

Le pays du Matin calme a été le premier à présenter des expérimentations grandeur nature des possibilités de la 5G (réalité augmentée ou virtuelle, vidéo ultra-haute définition), à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang. Il ne s’agissait pourtant pas à proprement parler de 5G, les opérateurs coréens ne disposant pas encore de la totalité des spécifications, arrêtées par l’industrie fin décembre puis à la mi-juin.

Mais à l’image de la 4G, disponible sur l’ensemble du territoire, la Corée du Sud souhaite être pionnière sur la 5G et offrir au plus tôt des services grand public, si possible avant ses puissants voisins, Japon et Chine. Cette technologie est également vue par le sud-coréen Samsung comme l’occasion de se refaire une place sur le marché équipementier qu’il avait largement raté lors de la 4G.

Afin de permettre un déploiement rapide de la nouvelle génération de technologie mobile, le gouvernement coréen a mis à disposition des opérateurs, mi-juin, les bandes 3,5 GigaHertz (GHz) et 28GHz, nécessaires pour la 5G. Les opérateurs devraient déployer leur offre commerciale fin 2018, six mois avant l’arrivée des premiers smartphones compatibles.

Comme la Corée du Sud, l’archipel nippon compte sur les prochains Jeux Olympiques d’été, à Tokyo en 2020, pour disposer d’un véritable réseau 5G. D’ici là, les smartphones compatibles seront sur le marché depuis environ un an, ce qui donnera la possibilité de développer de nouveaux services grand public pour l’occasion. L’opérateur NTT Docomo notamment a annoncé que son réseau serait prêt pour 2020, avec des équipements Nokia.

Compétition à l’international

Selon une étude du cabinet Analysys Mason, publiée en avril dernier, la Chine est le pays le plus avancé dans le déploiement de la 5G. Poussé par une forte volonté gouvernementale et par ses géants technologiques, Huawei en tête qui fournit à la fois équipements réseaux et mobiles, mais également Alibaba et Tencent qui ont déjà développé énormément de services numériques largement utilisés.

Le gouvernement chinois compte sur la 5G pour passer à l’étape suivante de développement de son économie, dans les domaines de la voiture autonome, la ville intelligente et plus largement pour accélérer dans l’économie numérique. Le pays prévoit un lancement de la 5G pour la fin de l’année, pour une commercialisation début 2019. Si rien n’a officiellement pour le moment filtré, Huawei devrait pouvoir proposer un premier mobile haut de gamme compatible 5G à la même période.

Les opérateurs américains ont multiplié les annonces concernant la 5G ces derniers mois. L’enjeu pour eux réside surtout dans l’internet fixe: la 5G leur permettra de proposer du très haut débit fixe même dans les recoins les plus isolés du pays, en passant par leur réseau mobile. L’annonce de T-Mobile dans la 5G n’est que la dernière en date après celles des opérateurs Verizon et AT&T, notamment au Congrès mondial des télécoms (MWC) de Barcelone en février dernier.

Aux Etats-Unis, le déploiement de la 5G est un enjeu stratégique majeur et fait l’objet d’une attention toute particulière du gouvernement et des agences de renseignement, qui souhaitent notamment éviter de voir les équipements Huawei utilisés pour la 5G. D’ici fin 2018, plusieurs villes, parmi lesquelles Atlanta ou Dallas seront équipées.

Les industriels avant le grand public en Europe

L’Union européenne semble aller plus lentement vers la 5G. En mars, la Commission européenne a arrêté des mesures réglementaires afin d’accélérer le déploiement de la technologie, notamment en terme d’attribution des fréquences. L’Espagne et le Royaume-Uni ont déjà réparti certaines d’entre elles, la France et l’Allemagne multiplient les tests pour divers cas d’usage.

En Finlande, patrie de Nokia, l’opérateur Elisa a annoncé avoir couvert en 5G la ville de Tampede ainsi que la capitale estonienne, Tallinn. Malgré tout, un peu partout, 2020 reste la date avancée pour une ouverture commerciale de la 5G.

Les pays européens pensent cependant la 5G avant tout d’un point de vue usages industriels, et non pas grand public. Opérateurs comme Etats considèrent ainsi que, si la montée en débit apporte plus de confort et de services pour les consommateurs, ce sont avant tout les industries qui pourront en profiter, renforçant la numérisation de l’économie. Le calendrier n’est dès lors pas le même puisqu’il dépend des besoins des secteurs en question: automobile, santé, aéronautique, etc…

Le Quotidien/AFP