Le bilan 2015 de la compétitivité du Luxembourg a été présenté ce jeudi par la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener. Si le pays maintient son très honorable 6e rang européen, il pêche par de faibles investissements en matière de recherche et développement (R&D) et un retard dans la préservation de l’environnement.
Dans la définition retenue par les partenaires sociaux au Luxembourg, la compétitivité représente «la capacité d’une nation à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale tout en préservant l’environnement». Selon les calculs de l’Observatoire de la compétitivité (ODC), qui se base sur les indicateurs de la stratégie Europe 2020, le Grand-Duché maintient sa 6e position au sein de l’Union européenne, tout en se rapprochant de la Finlande (4e) et du Royaume-Uni (5e). La Suède est en tête de ce classement et la Grèce ferme la marche à la 28e place, tandis que nos voisins se classent 10e (Allemagne), 13e (France), et 18e (Belgique).
Parmi l’ensemble des indicateurs, Le Luxembourg accuse par exemple un certain retard en matière de dépenses en recherche et développement (R&D). À 1,3% du PIB en 2013, ces investissements sont largement en dessous de la moyenne de l’UE (2%) et de la trajectoire fixée en 2010 vers un objectif de 2,3% en 2020. Autres indicateurs à la traîne : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la pauvreté. En revanche, le taux d’emploi au Luxembourg (72,1%) est largement supérieur à la moyenne de l’UE et devrait aisément atteindre son objectif de 73% en 2020.
Dix catégories d’indicateurs fondent le tableau de bord de la compétitivité. Points forts du Luxembourg : les performances macroéconomiques (1er sur 28), la productivité et le coût du travail (2e), le cadre institutionnel et réglementaire (2e). Points faibles : le fonctionnement des marchés (15e), l’entrepreneuriat (20e) et la préservation de l’environnement (25e).
Les 5 secteurs économiques prioritaires
Francine Closener a également présenté une analyse des cinq secteurs économiques prioritaires du gouvernement : TIC, logistique, technologies de l’espace, sciences et technologies de la santé, et éco-technologies. Ces cinq secteurs représentaient en 2012 (chiffres les plus récents) 9,6% de la valeur ajoutée brute de l’économie luxembourgeoise et près de 29 000 emplois au sein de 2 600 entreprises. La tendance est à la hausse.
Parmi ces cinq secteurs, les TIC (technologies de l’information et de la communication) sont le principal contributeur à la valeur ajoutée et aux emplois salariés. En y incluant les technologies de l’espace, ce secteur représente 7,3% de la valeur ajoutée brute et 4,2% des emplois du secteur privé. De son côté, le secteur de la logistique représente 2,1% de la valeur ajoutée et 3,5% de l’emploi au Luxembourg, mais il perd des emplois, notamment du fait « du déclin du transport de fret routier », indique le gouvernement. Enfin, les technologies de la santé et les éco-technologies restent très marginales, bien que les premières affichent la croissance de l’emploi la plus forte.
Représentant 99% des sociétés au Grand-Duché, les petites et moyennes entreprises (PME) sont présentées comme le moteur de l’économie, bien que le 1% des grandes entreprises génère 43% du total du chiffres d’affaires et 38% des salariés. La croissance de l’emploi est supérieure au sein des PME. La part des travailleurs qualifiés a augmenté dans l’ensemble des entreprises.
Ce bilan 2015 vise à alimenter la discussion entre partenaires sociaux, souligne le gouvernement. La compétitivité du Luxembourg fera aussi prochainement l’objet d’un débat public à la Chambre des députés.
Le Quotidien / S.A.