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Commerces locaux : le Luxembourg veut «sourire de nouveau» !


Les artisans et commerçants qui ont posé sur les affiches "ne sont pas des faux profils, a expliqué le ministre Lex Delles. Ce sont des vrais pros du pays, ceux chez qui nous aimons aller !" (Photo : DR).

On connaît le tube de Marley Smile Jamaïca, publié en 1978 pour sortir l’île d’une crise politique sévère. Voici le plan « Smile again Luxembourg », lancé ce jeudi par le ministre des Classes moyennes Lex Delles, pour relancer le commerce et l’artisanat du Luxembourg !

L’artisanat et le commerce local (Horesca compris) pèse pour « quelque 160 000 emplois au Grand-Duché », estime Lex Delles, ce jeudi en conférence du plan médiatique de relance. « On a pris conscience de toute l’importance des secteurs locaux pendant la crise », poursuit le ministre, incitant à démultiplier l’élan d’affection envers son boucher ou son couvreur-zingueur. Avec quel mot-clef ? Sourire bon sang, du côté de l’artisan comme du client !

Depuis le 11 mai, les commerces ont rouvert, « on a pu aller chez nos coiffeurs, dans nos boutiques, glisse le ministre. Puis nos restaurants ont rouvert dès le 10 juin et ça a enchanté le client vraiment. Ça nous a mis le sourire aux lèvres, dans les cafés, les restaurants… d’où le nom de notre nouvelle campagne ». Tous les artisans qui posent sur les affiches sont « des vrais artisans du pays : mécano, barman, vendeur… derrière un commerce, il y a des personnes réelles. Et le contact est l’atout de nos artisans : on sait à qui on a faire. On va chez eux, parce qu’on les connaît ! », vante Lex Delles en authentique VRP.

En plus des affiches, la campagne « Smile again » va inonder les réseaux sociaux, notamment avec l’incitation à se prendre en photo avec son artisan préféré et à la publier sur Twitter ou Instagram.

Lex Delles explique que la campagne est soutenue par des cadors, comme la Ville de Luxembourg. Elle a pour but d’accompagner des mesures de soutien que l’on connaît déjà :  « 136 millions d’euros ont déjà été payés en aide directe ou indirecte au secteur », précise le ministre.

« Le contact nous a manqué »

Michel Reckinger, président de la Fédération des artisans (Photo : DR).

Michel Reckinger, président de la Fédération des artisans (Photo : DR).

Pour lancer la campagne « Smile again », le ministre a invité bon nombre de personnalités à prendre le micro. Michel Reckinger, président de la Fédération des artisans, a expliqué : « Le contact social nous a manqué. C’est ce que le client cherche mais nous aussi, en tant qu’artisan. Que l’on soit garagiste, boulanger, coiffeur… » L’autre maître-mot est la solidarité. « Beaucoup de sociétés vont mal. Si le public achète dans les commerces du pays, ça serait une belle preuve de solidarité pour nous. L’État dépense beaucoup d’argent pour aider les entreprises. Mais il faut que les chiffres d’affaires soient relancés. Il faut que les habitants aillent dans leurs commerces luxembourgeois. »

Valoriser la production locale

Alain Rix, président de l’Horesca (Photo : DR).

Alain Rix, président de l’Horesca (Photo : DR).

Alain Rix, président de l’Horesca, a livré un point de vue complémentaire : « Acheter en proximité, c’est valoriser la production locale. Le Luxembourg produit de la viande, des légumes, des vins de qualité par exemple. » C’est également mettre en valeur les talents du pays : « Un barman, c’est un métier. Il sait écouter, il sait servir, il est parfois le psy et l’avocat du client ! » Plus de 250 entreprises ont participé à la campagne Safe to serve, rappelle Alain Rix. « L’Horesca répond présent au défi sanitaire, on est là ! »

Soutenir ce mouvement de relocalisation

Claude Bizjak, directeur adjoint de la Confédération luxembourgeoise du commerce (Photo : DR).

Claude Bizjak, directeur adjoint de la Confédération luxembourgeoise du commerce (Photo : DR).

Concernant le commerce, Claude Bizjak, directeur adjoint de la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc), a également insisté sur le local. « Acheter près de chez vous, c’est valoriser le potentiel de la production locale. Nous avons vu pendant la crise à quel point nous sommes dépendants de l’étranger. En tant que clc, nous souhaitons soutenir ce mouvement de relocalisation de la production. Nous ne savons pas comment se comportera le client demain, mais le confinement a laissé des traces sur les habitudes des consommateurs. Il y a encore beaucoup d’hésitations de certains consommateurs. C’est difficile pour le moment : nous souhaitons que cette campagne soit un pas vers le retour vers la normalité. »

Hubert Gamelon