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Collection d’art douteuse : Rybolovlev en garde en vue


Le milliardaire russe et président de l'AS Monaco, Dmitry Rybolovlev. (Photo AFP)

La police monégasque a interrogé sous le régime de la garde à vue le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, sur une plainte liée à un énorme litige financier concernant l’acquisition de sa collection d’œuvres d’art.

Le président de l’AS Monaco, Dmitry Rybolovlev, s’est rendu à une convocation et a été entendu durant deux heures au sujet d’une plainte déposée par une Bulgare résidente de la principauté, Tania Rappo, au motif d’une « atteinte à la vie privée et familiale ». Cette proche de la famille Rybolovlev avait mis en contact en 2003 l’oligarque avec le marchand d’art suisse Yves Bouvier, qui a ensuite aidé le Russe à se constituer une collection de 37 œuvres d’art d’exception, négociées pour un montant de deux milliards d’euros.

En février 2015, Yves Bouvier a été inculpé par la justice monégasque pour « escroquerie » après une plainte de deux sociétés offshore de Rybolovlev, propriétaires de la fabuleuse collection. Le Suisse, par ailleurs principal actionnaire du Freeport Luxembourg (NDLR : « coffre-fort » géant pour biens de grandes valeurs, situé au Findel), est soupçonné d’avoir réalisé des plus-values indues lors de ces négociations.

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Tania Rappo, qui touchait des commissions du marchand suisse pour chaque tableau vendu au Russe, a été également inculpée dans ce dossier pour « blanchiment ». Elle a ensuite déposé plainte contre l’oligarque pour « créer un écran de fumée et dissimuler la réalité des agissements dénoncés par les sociétés victimes », selon un communiqué des avocats de Dmitry Rybolovlev.

Le conseil de la plaignante, Me Franck Michel, a pour sa part déclaré que sa cliente avait été illégalement piégée par l’oligarque et son avocate. Lors d’un dîner au domicile monégasque de Dmitry Rybolovlev le 23 février 2015, l’avocate du Russe avait réalisé un enregistrement de la soirée, transmis ensuite à la police monégasque assorti d’une retranscription et de commentaires.

La Bulgare avait été interpellée deux jours plus tard par la police monégasque. Selon la plainte déposée par Me Franck Michel au nom de sa cliente le 30 juin, enregistrer et transmettre des paroles prononcées dans un lieu privé constitue de fait « une atteinte à la vie privée et familiale ».

AFP/A.P