La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) prévoit un choc « massif » de la pandémie de nouveau coronavirus sur les économies d’Europe centrale et orientale et à un degré moindre pour certains pays du pourtour méditerranéen.
La Berd, dont le siège est à Londres, a publié mercredi dans un communiqué ses prévisions économiques pour les 37 pays qu’elle couvre.
Elle table sur un plongeon de 3,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 avant un rebond de 4,8% en 2021.
Ces estimations sont toutefois sujettes à une grande incertitude, prévient la Berd qui les a concoctées avec l’hypothèse d’une sortie progressive des confinements et d’un retour à la normale au cours du second semestre.
« La crise a un impact massif et en sortir sera difficile », prévient Beata Javorcik, économiste en chef à la Berd.
« Ce n’est pas le moment de se tourner vers le nationalisme et le protectionnisme économiques, mais le moment de construire un avenir meilleur grâce au libre-échange, à la lutte contre le changement climatique et à la coopération économique », a-t-elle estimé.
La Berd explique que la pandémie a affecté les pays qu’elle suit à la fois en plombant l’économie domestique du fait des restrictions mais également en réduisant les échanges de matières premières et le tourisme, qui sont essentiels à nombre de pays fragiles.
Les économies d’Europe centrale et les Etats baltes devraient être parmi les plus affectés, en raison d’un confinement plus strict, avec une chute de 7% du PIB pour la Croatie, la Lettonie et la Lituanie.
Dans l’Europe du sud, la Grèce va voir son PIB reculer de 6% tout comme Chypre, du fait de la chute du tourisme.
De même, la baisse est attendue à 3,5% en Turquie, avant une forte reprise en 2021.
La Russie devrait elle accuser un repli de 4,5%, plombée par l’effondrement récent des prix du pétrole.
Enfin, en Méditerranée, le Maroc (-2%) et la Tunisie (-2,5%) devraient limiter la casse contrairement au Liban (-11%), où le coronavirus amplifie une crise majeure déjà en place avec une inflation galopante et une chute de la livre libanaise.
Seule une poignée de pays échapperont à une baisse du PIB en 2020, à savoir le Turkménistan, l’Ouzbékistan et l’Egypte, cette dernière profitant de projets d’infrastructures et du boom des télécoms.
AFP