A peine déballés et déjà revendus… La bûche de Noël à peine digérée, nombreux sont ceux qui se précipitent sur la toile pour se débarrasser de leurs cadeaux. Une pratique de moins en moins tabou.
« A vendre : grande poupée neuve, erreur de commande, le père Noël s’est trompé ». « Cadeau qui n’a pas plu ». Jeu vidéo « encore dans l’emballage pour cause de cadeau de Noël non souhaité »… Dès la nuit du réveillon, les premières annonces ont fait leur apparition sur les plates-formes de commerce en ligne.
« C’est une pratique qui ne choque plus », assure Leyla Guilany-Lyard, porte-parole d’eBay en France. « Le phénomène « est entré dans les mœurs », notamment chez les jeunes. Un avis partagé par Antoine Jouteau, directeur général adjoint du site Le Bon Coin. « Il y a deux ou trois ans, les gens ne précisaient pas dans leurs annonces qu’ils revendaient des cadeaux, ça n’était pas assumé. Maintenant, ça l’est », observe-t-il.
DVD, vêtements, livres, places de spectacles… Ebay chiffrait ainsi vendredi midi à 80 000 le nombre de produits neufs proposés depuis la veille au soir. Estimation similaire du côté du Bon Coin, soit « deux fois plus que l’année dernière ».
Au hit-parade des objets proposés sur la toile : iPhone, caméras GoPro, Légos Star Wars, ou encore « le dernier Astérix, souvent revendu parce la BD a été offerte en double », souligne Olivier Mathiot, président de PriceMinister-Rakuten. « Tous objets confondus, on estime qu’il y aura entre 3 et 4 millions de mises en vente entre le réveillon de Noël et le 1er janvier », selon lui.
Le pic des ventes, toutefois, n’interviendra que dans quelques jours. « Ceux qui proposent leurs cadeaux dès Noël sont une minorité. Généralement, le pic arrive après, quand on est sorti de la bulle des fêtes », explique la porte-parole d’eBay.
Selon Olivier Mathiot, les reventes se prolongent même généralement « jusqu’à la fin du mois de janvier », pour se superposer avec les soldes du début d’année. L’occasion de « donner une seconde vie à des objets non désirés ».
« Il y a beaucoup de pragmatisme, d’après Antoine Jouteau. Les gens revendent leurs cadeaux parce qu’ils n’en ont pas l’utilité. Mais aussi souvent parce que ça permet ensuite de s’offrir autre chose. »