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Bruxelles craint une instabilité financière du Portugal


Le Portugal peine à trouver un acquéreur pour Novo Banco, renfloué en août 2014 à hauteur de 4,9 milliards d'euros. (Photo AFP)

Plus de deux ans après la sortie du Portugal de son plan d’aide internationale de 78 milliards d’euros, ses taux d’emprunt sur les marchés financiers restent « volatils » et son secteur bancaire « fragile », a prévenu lundi la Commission européenne.

Les taux d’emprunt du Portugal « sont devenus plus volatils depuis début 2016 et les écarts avec d’autres rendements européens se sont creusés », notent les experts de Bruxelles dans un rapport. « Les réserves financières devraient diminuer à moyen terme, ce qui pourrait augmenter les risques », poursuit la Commission dans ce document, publié à l’issue de la dernière mission de contrôle des comptes du Portugal menée en juin. Alors que le taux d’emprunt à dix ans a atteint 3,4% vendredi, des spéculations ont surgi sur les risques d’un nouveau plan d’aide financière, une hypothèse écartée toutefois par la plupart des analystes et le Premier ministre socialiste Antonio Costa.

« Malgré des progrès, les banques portugaises restent très vulnérables à des chocs », et un vaste plan permettant de faire face aux niveaux élevés des mauvaises créances s’impose dans les plus brefs délais, insiste la Commission. En outre, l’impact sur les finances publiques de la vente de Novo Banco, née en août 2014 des cendres de Banco Espirito Santo (BES) et de la recapitalisation de la banque publique Caixa geral de depositos (CGD) est « toujours indéterminé » et pourrait peser ainsi sur le déficit du pays, redoute Bruxelles.

Le Portugal peine à trouver un acquéreur pour Novo Banco, renfloué en août 2014 à hauteur de 4,9 milliards d’euros, et s’apprête à recapitaliser la CGD qui pourrait recevoir plus de 5 milliards d’euros. Menacé de sanctions européennes pour dérapage budgétaire, le Portugal, tout comme l’Espagne, y a finalement échappé fin juillet.

La semaine dernière, c’est l’agence de notation Moody’s qui s’inquiétait de faibles perspectives de croissance économiques du Portugal.

Le Quotidien/AFP