Les négociateurs européen et britannique chargés de définir la relation commerciale post-Brexit doivent se parler mardi afin de débloquer des discussions, après une offre lundi par l’UE qui a été rejetée par Londres, a-t-on appris de sources européennes.
Le négociateur européen Michel Barnier doit s’entretenir avec son homologue britannique David Frost dans l’après-midi vers 14 heures, selon l’une de ces sources.
Les deux responsables se sont déjà parlés lundi.
Déjà difficiles, les discussions post-Brexit se sont envenimées jeudi dernier quand les 27, réunis en sommet, ont exigé des concessions de Londres pour arriver à un accord de libre-échange à temps pour l’appliquer l’année prochaine, quand les règles européennes cesseront de s’appliquer au Royaume-Uni.
Le Premier ministre Boris Johnson a alors déclaré les pourparlers « terminés » et demandé aux Britanniques de se préparer à un « no deal », une perspective potentiellement dévastatrice pour des économies déjà ébranlées par la pandémie de Covid-19.
Lors d’un appel téléphonique lundi à David Frost, Michel Barnier a affirmé que l’UE restait « disponible pour intensifier » les discussions, pour la première fois « sur la base de textes juridiques ».
Mais Downing Street a froidement « pris note » de cette proposition. « Le Royaume-Uni continue de penser qu’il n’y a pas de base pour une reprise des négociations sans changement fondamental d’approche de l’UE », a déclaré un porte-parole de Boris Johnson.
« Barnier a fait un geste »
« Tout est dans les mains de Londres. Barnier a fait un geste avec son message d’hier soir », a estimé mardi une source européenne. « Les Britanniques semblent vouloir plus, mais sans préciser quoi, ni pourquoi. »
« Certains sont convaincus qu’il s’agit d’une pure politique de la corde raide, d’un spectacle politique », renchérit une source diplomatique.
Mais Boris Johnson « a eu hier une occasion en or de (reprendre les discussions) tout en revendiquant la victoire et il ne l’a pas saisie », regrette-t-elle. « Je ne suis pas très optimiste. »
Les deux parties continuent de se renvoyer la balle malgré le manque de temps pour arriver à un compromis, les Européens estimant un accord nécessaire avant la fin octobre pour être transposé et adopté d’ici à la fin de l’année.
A défaut d’accord de libre-échange, répète à l’envi le gouvernement britannique, il se satisferait d’un « no deal » au 1er janvier, impliquant le rétablissement de quotas et droits de douanes entre les 27 et Londres.
Les discussions butent toujours sur trois sujets: l’accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.
AFP