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Brexit : la faiblesse de la livre sterling va durer


Depuis le vote en faveur de la sortie de l'Union européenne, la livre sterling a perdu de la valeur face à l'euro et au dollar américain. (photo Aude Forestier)

La chute de la monnaie britannique est la première conséquence économique du vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Une faiblesse qui risque de durer en raison des fortes incertitudes politiques, préviennent des analystes.

Les risques d’un éclatement du Royaume-Uni et des signes de tensions (politiques) sur la façon dont la Première ministre, Theresa May, gère le Brexit sont les principales inquiétudes pour le marché des changes actuellement et tant qu’ils ne s’en vont pas, la livre devrait rester le souffre-douleur préféré des marchés», prévient Kathleen Brooks, analyste chez City Index.

Depuis le vote en faveur du Brexit le 23 juin dernier, la livre a perdu 15 % de sa valeur face à l’euro et près de 20 % face au dollar. «Il devient évident que la livre sterling s’est retrouvée enveloppée par des incertitudes politiques avec les craintes d’un « Brexit dur » qui font en sorte que les cours restent déprimés», explique Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Risque politique élevé pour la livre

L’essentiel de la faiblesse de la livre ces dernières semaines tient en effet à des craintes de voir des négociations sans concession entre Londres et Bruxelles en vue de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Ainsi, pour de nombreux observateurs, c’est principalement un risque politique qui pèse sur la devise. «La guerre des mots à laquelle se livrent les responsables politiques a placé la livre sur des montagnes russes chaotiques avec pour seule direction plus d’incertitude», résume Lukman Otunuga.

Dans ce contexte, il est «plutôt difficile de prévoir» les niveaux de la livre dans les mois à venir, explique Will Hamlyn, analyste chez Manulife Asset Management. Mais certains analystes se lancent tout de même dans des prévisions, notamment ceux pour qui le pire de la baisse de la livre pourrait être déjà passé car les mauvaises nouvelles et les inquiétudes liées au Brexit semblent désormais intégrées aux cours.

Ainsi, ces experts ne s’attendent pas à ce que la livre retrouve les niveaux de faiblesse brièvement atteint lors du plongeon éclair des cours le 7 octobre dernier, quand elle était tombée à des plus bas depuis mars 1985 face au billet vert (à 1,1841 dollar pour une livre) et mars 2009 face à la monnaie unique européenne (à 94,15 pence pour un euro). Comme l’explique Kathleen Brooks, «entre maintenant et la fin de l’année, le risque politique reste élevé pour la livre» qui pourrait bien retomber à ses niveaux de mai 1985 face au dollar, jusqu’à 1,20 dollar pour une livre et de mars 2010 face à l’euro à 91 pence pour un euro, ce que partagent de nombreux observateurs sur les marchés.

Le Quotidien / AFP