Le gouvernement britannique a estimé mercredi que jusqu’à 7.000 camions pourraient se retrouver bloqués dans le Kent avec jusqu’à deux jours d’attente pour traverser la Manche au 1er janvier si Londres et Bruxelles ne parviennent à conclure un accord de libre-échange.
« Il ne s’agit pas d’une prédiction ou d’une prévision », mais d’un « prudent exercice pour établir ce qui pourrait se produire dans le pire scénario », a déclaré le ministre d’État Michael Gove au Parlement.
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, intervenue officiellement le 31 janvier, le pays suit toujours les règles de l’UE, lors d’une période de transition qui s’achèvera au 31 décembre.
Le scénario évoqué par le ministre se fonde sur des estimations selon lesquelles seules « 50 à 70% des grandes entreprises et seulement 20 à 40% des petites et moyennes entreprises seraient prêtes pour l’application stricte des nouvelles exigences européennes ».
Ainsi seuls « 30 à 60% » des camions arriveraient à la frontière en ayant accompli les formalités nécessaires pour leurs marchandises, selon M. Gove. « Il seraient ainsi renvoyés par les autorités françaises à la frontière, bloquant la traversée Douvres-Calais », a-t-il ajouté, évoquant la possibilité d’une file de « 7.000 camions dans le Kent », correspondant à un retard de deux jours, selon un document publié par le gouvernement.
« Il est mieux que tout le monde sache dès maintenant ce qui est nécessaire pour être prêts, plutôt que de faire face à des perturbations supplémentaires l’année prochaine », a ajouté Michael Gove.
Européens et Britanniques essaient de s’entendre depuis le début de l’année sur les termes de leur future relation commerciale, mais les discussions pour conclure un accord de libre-échange patinent, butant notamment sur les conditions de concurrence équitable et d’accès des bateaux de pêche européens aux poissonneuses eaux britanniques.
Le négociateur européen Michel Barnier est à Londres mercredi pour rencontrer une nouvelle fois son homologue David Frost, avant une nouvelle session de négociations formelles la semaine prochaine à Bruxelles.
La volonté de Londres d’adopter un projet de loi qui vise à permettre au gouvernement de s’affranchir de certaines dispositions de l’accord de Brexit, signé l’année dernière, a sérieusement crispé les discussions. Mardi soir, les députés britanniques ont adopté un amendement laissant au Parlement le dernier mot avant tout recours éventuel à ces dispositions controversées.
AFP