Le géant pétrolier britannique BP a annoncé lundi la suppression de 10 000 emplois dans le monde, soit 15 % de ses effectifs, pour s’adapter à un marché pétrolier frappé par la crise sanitaire et la chute des prix de l’or noir.
La majorité de ces suppressions de postes interviendra d’ici la fin de l’année et concernera principalement des salariés dans les fonctions administratives, précise le groupe dans un communiqué. La répartition géographique des suppressions d’emplois n’a pas été dévoilée, mais elles pourraient concerner 2 000 personnes au Royaume-Uni où le groupe emploie 15000 personnes, a précisé une source proche du dossier.
La hiérarchie ne sera pas épargnée puisque BP va réduire d’un tiers le nombre de hauts dirigeants, au nombre de 400 pour l’instant. Ces annonces ont été faites par le directeur général Bernard Looney lors d’une conférence en ligne destinée au personnel de BP, qui compte 70 000 salariés.
Les cours du pétrole ont plongé depuis mars bien en dessous du seuil de rentabilité de BP, face à une demande déprimée par l’arrêt de l’activité pendant les confinements. M. Looney explique que son groupe dépense beaucoup plus d’argent qu’il n’en fait entrer dans ses caisses, de l’ordre de plusieurs millions de dollars par jour. BP avait déjà annoncé début avril une baisse drastique de 25% de ses dépenses d’investissements et un programme d’économies de 2,5 milliards de dollars en 2021, qui devrait même être renforcé. Mais contrairement à son concurrent Royal Dutch Shell, le groupe a décidé de maintenir son dividende, se privant de ce fait de marges de manoeuvre financières.
En raison de la chute des cours du pétrole, BP avait essuyé une énorme perte de 4,4 milliards de dollars au premier trimestre. Grâce au espoirs de redémarrage des économies et aux baisses de production de l’OPEP et de ses alliés, les prix du brut sont récemment remontés aux alentours de 40 dollars.
LQ/AFP