Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a qualifié mardi de « fou » un projet d’union douanière pour l’après-Brexit soutenu par la Première ministre Britannique Theresa May, étalant au grand jour les divisions du gouvernement conservateur sur les futurs liens avec l’UE.
Selon ce plan de « nouvelle union douanière », le Royaume-Uni percevrait les taxes douanières au nom de l’UE pour les biens transitant sur son territoire mais destinés au marché des 27 tout en appliquant ses propres taxes pour ceux destinés au pays. Bien que cette proposition ait été rejetée la semaine dernière par la majorité des ministres membres du « cabinet de guerre sur le Brexit », soit les principaux poids lourds du gouvernement, elle est toujours sur la table, selon Downing Street.
Mais selon Boris Johnson, cette solution « totalement inexplorée » risquerait de créer un « méandre bureaucratique » et de rendre « très, très difficile la conclusion d’accords de libre-échange » avec d’autres pays, comme Londres souhaite le faire après la sortie de l’UE. « Si vous avez une nouvelle union douanière, vous avez un système fou dans lequel vous finissez par percevoir les droits de douane au nom de l’UE à la frontière britannique », a développé le ministre britannique des Affaires étrangères, dans une interview au tabloïd pro-Brexit The Daily Mail.
« Si l’UE décide d’imposer des tarifs punitifs sur quelque chose que le Royaume-Uni veut importer à bon marché, il n’y a rien à faire. Ce n’est pas reprendre le contrôle de votre politique commerciale, de vos lois, de vos frontières, (…) de votre argent, parce que les tarifs seraient payés de manière centralisée à Bruxelles », a insisté Boris Johnson, grand artisan de la campagne victorieuse pour le Brexit en 2016.
Bruxelles avait déjà de son côté dénoncé « la pensée magique » entourant ce plan, et attend toujours les propositions britanniques définissant les futures relations après le Brexit, en particulier sur ce point, pour un sommet en juin. Le gouvernement britannique envisage également une deuxième option, dite de « facilitation maximale », qui impliquerait un support technologique mais aussi des infrastructures, alors que Londres s’est engagé à ne pas en créer à la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et le reste de l’île, membre de l’UE.
Le Quotidien/AFP