Le constructeur automobile BMW a dévoilé lundi une longue série d’objectifs de réduction des émissions de CO2, dont dépendra désormais en partie la rémunération de son directoire, et vise notamment 7 millions de voitures électrifiées vendues d’ici 2030.
« Nous allons respecter » les strictes normes européennes de réduction des émissions, a promis le patron Oliver Zipse lors d’une conférence de presse. Désormais en vigueur, la législation européenne, qui demande aux constructeurs de réduire la moyenne des émissions de CO2 de leurs voitures vendues dans l’UE, met le secteur sous pression dans un contexte économique dégradé par la pandémie de coronavirus.
Pour y parvenir, l’électrique s’impose : le groupe bavarois veut vendre quelques 6,5 millions de voitures électrifiés – hybrides et électriques – supplémentaires en 10 ans, contre 500 000 sur les routes fin 2019. Pas question pour autant d’arrêter de développer des moteurs thermiques et de vendre de grands SUV, très rentables, « tant qu’il y a un marché » pour permettre le renouvellement de la flotte par des véhicules plus efficaces, selon Oliver Zipse.
D’un point de vue global, les émissions des voitures vendues baisseront tout de même, a-t-il assuré, notamment grâce aux versions hybrides. Mais BMW compte également baisser ses émissions sur l’ensemble du cycle de vie – des fournisseurs jusqu’à la conduite en passant par la production – d’au moins un tiers d’ici 2030 par rapport à 2019.
Dans la production, BMW vise une baisse des émissions de 80% en 10 ans grâce à notamment de l’électricité verte avec, à travers des certificats, la neutralité en CO2 dès 2021. Atteindre les objectifs de réduction des émissions sera, en plus de la performance financière, intégré au calcul de rémunération pour le directoire et les cadres supérieurs du groupe, a annoncé Oliver Zipse, sans pour autant détailler l’ampleur de cette composante. Pour les cadres, « ce sera une proportion notable », a-t-il assuré, ajoutant qu’il ne peut pas se prononcer sur sa propre rémunération, fixée par le conseil de surveillance. « Si cette stratégie nécessite des investissements, l’objectif est que cela ne coûte pas plus ».
Côté ventes, « les marchés évoluent plutôt bien » après l’arrêt quasi-total au plus haut de la pandémie de coronavirus. « Il serait naïf de penser que nous seront en novembre au niveau de l’année passée », a toutefois prévenu le PDG.
LQ/AFP