La Banque centrale européenne (BCE) a dégagé en 2014 un bénéfice net de 989 millions d’euros, en repli sur un an, au cours d’un année marquée par de nombreuses mesures inédites.
Par rapport à 2013, le recul du bénéfice net de l’institution monétaire de Francfort (ouest) est de 31%, selon le rapport annuel de la BCE publié lundi. Le cru 2014 a été marqué par une augmentation de 150 millions d’euros des charges d’exploitation, liée essentiellement au coût de la mise en place du mécanisme de surveillance unique, premier jalon du projet d’union bancaire destiné à éviter de nouvelles crises financières en Europe.
Les charges de personnel ont en particulier progressé, alors que la nouvelle autorité de supervision européenne a pris ses fonctions en novembre. Au 31 décembre, les effectifs de la BCE atteignaient 2 577 personnes, contre 1 790 un an plus tôt. « En 2014, la Banque centrale européenne a, comme jamais auparavant, été engagée sur un nombre de fronts extraordinaire », a souligné son président Mario Draghi dans un avant-propos. « Les premiers signes montrent que l’ensemble de nos mesures, combinées, ont été efficaces », estime l’Italien.
Mais le rapport relève aussi que « les progrès réalisés (par les gouvernements de la zone euro) en matière de réformes structurelles ont ralenti au cours des deux dernières années, ce qui constitue une situation préoccupante dans la mesure où les réformes structurelles propices à la croissance sont primordiales pour doper la productivité, l’emploi et ainsi, la croissance potentielle dans la zone euro. »
La BCE n’a pas chômé en 2014 pour soutenir la croissance et l’inflation en zone euro. Alors que son taux directeur a atteint le taux plancher de 0,05%, elle a instauré un taux de dépôt négatif, lancé une série de prêts de long terme très bons marchés, appelés TLTRO, pour fluidifier le crédit et annoncé le rachat d’actifs financiers du secteur privé, un arsenal complété depuis mars 2015 par des achats de dette publique.
Dans le cadre de son programme de rachat massif de dette privée et publique, la BCE s’est fixé pour objectif de débourser 60 milliards d’euros par mois au moins d’ici septembre 2016, soit a minima 1,140 milliards.
AFP