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Banques : un accord a été trouvé


La place bancaire est sur le point de finaliser sa prochaine convention collective. Elle couvrira la période 2018-2020. (Photo : editpress)

Après 18 mois de négociations, un accord de principe a été trouvé entre les partenaires sociaux et l’ABBL en vue d’une nouvelle convention collective de travail.

Franchement, on ne l’attendait plus. Après 18 mois de négociations, les syndicats de la place financière (ALEBA, LCGB et OGBL) et l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) ont réussi à trouver un accord de principe sur une nouvelle convention collective de travail des salariés de banque (CCT Banques) pour la période 2018-2020.

Depuis quelques mois, le rythme des négociations s’était sensiblement accéléré pour atteindre « une réunion par semaine, parfois plus », selon une source syndicale. Mais jeudi dernier, tard dans la soirée, les différents partenaires sociaux ont trouvé un accord de principe. « Nous avons trouvé un compromis, un bon compromis », a souligné Gabriel Di Letizia, le président du LCGB-SESF. Idem du côté de l’ALEBA : « Si l’accord n’avait pas été bon, nous ne l’aurions pas signé, donc évidemment c’est un accord de principe très positif et nous y reviendrons plus en détail une fois qu’il sera présenté aux délégués et aux salariés et que le texte de la nouvelle convention collective sera finalisé », a expliqué Laurent Mertz, le secrétaire général de l’ALEBA.

La prime de juin devient une prime de fidélité

L’OGBL a également semblé content d’avoir trouvé un accord : « Un accord est évidemment basé sur des concessions de part et d’autre. Mais globalement, c’est positif, sinon nous n’aurions pas non plus signé », a indiqué Véronique Eischen, membre du bureau exécutif de l’OGBL-SBA.

Dans un communiqué de presse commun, les syndicats et l’ABBL ont affirmé que «cet accord porte notamment sur l’introduction d’un nouveau système de classification et de rémunération, dont le paiement d’une prime de juin augmentée de 10 % en 2018, sur des améliorations sur le volet temps de travail ainsi que sur l’accord formation existant». Plus en détail, le problème récurrent de la «prime de juin» semble avoir été réglé, puisqu’elle sera payée et augmentée de 10 % cette année avant d’être remplacée par la suite par une «prime de fidélité». « Là aussi, c’est un point positif, car par la suite elle sera remplacée par une prime de fidélité basée sur le salaire de l’employé, ce qui est bien mieux qu’une prime fixe », a précisé Gabriel Di Letizia. «Cette convention collective sera différente des précédentes, notamment au niveau de la prime de juin qui se transforme en une prime de fidélité» , a poursuivi Laurent Mertz. Même son de cloche du côté de Véronique Eischen : « C’est effectivement une bonne chose, tout comme l’introduction d’un nouveau système de classification et de rémunération qui, il faut le dire, n’était plus en adéquation avec la réalité pour plusieurs employés .»

Reste maintenant à présenter les différents points de l’accord de principe aux délégués syndicaux afin de recueillir leur approbation et d’écrire le texte final de la nouvelle convention collective. « Nous n’allons pas agir dans la précipitation lors de cette étape. Comme pour les négociations, nous n’allons pas nous mettre la pression d’un calendrier. Je préfère prendre le temps et bien faire les choses », a observé Laurent Mertz. Un point de vue partagé par l’OGBL et Véronique Eischen, ainsi que par le LCGB et Gabriel Di Letizia.

Les partenaires sociaux ont expliqué qu’il y aurait un phasage pour mettre en place la nouvelle convention collective. « Les premiers effets de la convention devraient se faire sentir en 2019 et celle-ci devrait être en pleine application en 2020 », a assuré Gabriel Di Letizia. « Le nouveau système de classification et de rémunération nécessitera un nouveau calcul qui va prendre un peu de temps et, effectivement, la mise en application de plusieurs points se fera par phases », a conclu Véronique Eischen.

Jeremy Zabatta