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Banques quittant Londres : la BCE n’acceptera pas les « coquilles vides »


Plusieurs établissements ont déjà évoqué des déplacements d'effectifs, à l'image du britannique HSBC, du suisse UBS ou des américains JPMorgan et Goldman Sachs. (photo AFP)

Les banques britanniques, qui quitteront Londres pour d’autres centres financiers européens après le Brexit, devront faire la preuve de leur solidité et ne pas être des « coquilles vides », a prévenu mercredi une responsable de la Banque centrale européenne.

« Cela ne nous importe pas que les banques britanniques déménagent à Francfort, Dublin, Paris ou n’importe quel autre endroit de la zone euro. Ce qui nous importe est qu’il s’agisse de banques sûres et solides », a déclaré Sabine Lautenschläger à Francfort, selon le texte de son discours diffusé par la BCE.

« Par conséquent, nous résisterons à toute course réglementaire ou de supervision vers le bas », a ajouté la membre du conseil des gouverneurs de l’institution monétaire.

Les grandes banques britanniques ont sondé les régulateurs de différents pays de l’Union européenne alors qu’elles sont à la recherche d’une nouvelle base géographique pour leurs activités en Europe, une fois que le Royaume-Uni n’en fera plus partie.

Si le pays quitte bien le marché unique européen, les banques basées au Royaume-Uni perdront alors leur passeport financier leur permettant de proposer leurs services depuis Londres à des clients des vingt-sept autres pays. Plusieurs établissements ont déjà évoqué des déplacements d’effectifs, à l’image du britannique HSBC, du suisse UBS ou des américains JPMorgan et Goldman Sachs.

« Toute banque qui déménage en zone euro devra répondre à nos standards », a affirmé Sabine Lautenschläger, ce qui passe par « une gestion locale du risque adéquate, des effectifs locaux suffisants et une indépendance opérationnelle ». « Nous n’accepterons pas des coquilles vides », contrôlées à distance depuis Londres, a-t-elle mis en garde.

En revanche, la BCE, qui supervise depuis 2014 les banques de la zone euro, saura se montrer « conciliante concernant le calendrier » pour laisser les banques s’adapter à ce nouveau régime de supervision.

Le Quotidien / AFP