La banque belge familiale Degroof Petercam fête cette année ses trente ans de présence au Grand-Duché.
De la place d’Armes à la Cloche d’or, la filiale qui s’appelait Banque Degroof a fait du chemin. Elle a connu l’an dernier une fusion réussie avec Petercam et a révélé un ratio de solvabilité bancaire bien supérieur aux normes pour 2016.
Le 29 janvier 1987, la filiale luxembourgeoise de la Banque Degroof ouvrait ses portes sur la place d’Armes à Luxembourg. Quatre ans plus tard, elle s’installait rue Eugène-Ruppert à la Cloche d’or, dans un bâtiment de 14 000 m 2 « lumineux et moderne », selon Alain Schockert, président du conseil d’administration de la banque.
Le 1er avril 2016, six mois après la fusion des sociétés mères Banque Degroof (née en 1871 à Bruxelles) et de la société de gestion Petercam en Belgique, l’entité luxembourgeoise devient Banque Degroof Petercam Luxembourg SA. Aujourd’hui, elle compte 350 collaborateurs répartis dans différentes entités juridiques. À savoir, la banque en elle-même, l’administration de fonds opérée par Degroof Petercam Asset Services, Degroof Petercam Assurances, « la petite société de courtage dans les contrats d’assurance », d’après Bruno Houdemont, le PDG, et Degroof Petercam Asset Management, la filiale présente à Hong Kong avec une « petite équipe ». « L’effectif d’aujourd’hui (NDRL : de la filiale grand-ducale) est le même qu’avant la fusion », a-t-il ajouté.
Un «Degroof-Petercamien» à la barre
Près de 300 fonds ou compartiments totalisant près de 30 milliards d’euros sont confiés à la filiale spécialisée dans la gestion des actifs. Le groupe Degroof Petercam compte en tout 1 400 salariés. « L’événement marquant », en ces 30 ans de présence sur la place financière luxembourgeoise, « a été de prendre cette décision de nous implanter au Luxembourg », assure Bruno Houdemont, à la tête de l’établissement depuis fin 2016. Il se définit lui-même comme un « Degroof-Petercamien ». Le fameux dentiste belge, ce client qui venait du Royaume pour déposer son argent au Luxembourg, « n’est pas notre clientèle ». Il s’agit plutôt « des groupes familiaux » existant « depuis des générations ».
Bien qu’il n’ait pas dévoilé les chiffres de l’année 2016 (car l’assemblée générale des actionnaires se tiendra mardi), Bruno Houdemont a tout de même révélé que le ratio de solvabilité bancaire (le minimum de fonds propres que la banque doit détenir, aussi appelé Tier I) s’est établi à 28 %, un chiffre « largement supérieur à toutes les normes », commente-t-il. Bruno Houdemont considère la filiale grand-ducale comme la pièce maîtresse du groupe et aussi comme le «hub» à partir duquel « on peut mieux servir le client ».
Interrogé sur l’impact positif que pourraient avoir les nouvelles règles modifiant la directive MiFid sur les marchés des instruments financiers, (MiFid 2), le PDG a répondu qu’elles apporteront « de la discipline, de la transparence. Elle répondront à l’idée que tous les clients in fine » doivent être « mieux protégés et mieux encadrés », même si ce « bouleversement est très lourd à mettre en place » pour les salariés de la banque et ses dirigeants.
Aude Forestier