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Avery Dennison investit gros à Rodange


Avery Dennison est une entreprise californienne spécialisée dans la fabrication de papier autoadhésif destiné entre autres à l'industrie alimentaire et cosmétique. (photo Isabella Finzi)

L’entreprise de papier autoadhésif basée à Rodange a inauguré mercredi une nouvelle ligne de production. Ce projet d’extension à 65 millions de dollars a permis de créer 72 emplois.

On ne s’imagine pas tout le travail qu’il peut y avoir derrière ce petit papier que l’on retire et que l’on jette nonchalamment lorsqu’on décolle un timbre ou une étiquette. Et pourtant, des milliers de personnes travaillent chaque jour pour que nos bouteilles de shampoing ou de vin et même nos fruits et légumes soient dotés d’un label adhésif bien spécifique.

Le Luxembourg héberge l’une de ces entreprises spécialisées dans le domaine du papier autoadhésif, la société Avery Dennison. Une filiale de la géante américaine (30 000 employés dans plus de 50 pays), qui est implantée depuis exactement 30 ans dans la zone industrielle de Rodange (495 salariés), dans la commune de Pétange.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la succursale luxembourgeoise est chouchoutée par sa maison mère, qui n’hésite pas à y investir des millions pour la rendre encore plus à la pointe de la technologie. Mercredi, c’est ainsi une nouvelle ligne de production de 65 millions de dollars d’investissements qui a été inaugurée, grâce à laquelle pas moins de 72 postes ont été créés pour la faire tourner.

Une extension de 8 000 m²

Quelque 80 000 heures de travail, 1 500 tonnes d’acier et 160 kilomètres de câbles électriques auront été nécessaires pour construire «Lux3» (c’est le nom de cette nouvelle ligne), qui «a pu ouvrir dans les temps malgré quelques difficultés surmontées», s’est félicité Éric Moncousin, directeur du site de Rodange, lors de l’inauguration officielle de la ligne.

Grâce à Lux3, Avery Dennison Luxembourg va pouvoir augmenter sa production de labels mais aussi de radio-étiquettes (radio frequency identity en anglais), ces petites étiquettes autoadhésives associées à une puce électronique qui peuvent par exemple faire office d’antivol ou de code-barres.

Le papier adhésif, monté sur des bobines pesant entre 2,5 et 4 tonnes chacune (la plus grande, la bobine mère, contient 8 000 mètres de papier sur deux mètres de large), est envoyé dans toute l’Europe, mais le principal client est l’Allemagne. Le site de Rodange couvre environ 40% du volume de production européen de la société.

«Chaque année, l’usine produit l’équivalent de 1 700 000 kilomètres d’autocollant d’un mètre de large. Ce qui représente 42 fois le tour de la Terre», fait savoir Séverine Marquet, directrice Europe des opérations pour la division LPM (Label and Packaging Materials). Difficile d’obtenir plus de précisions toutefois, l’usine veillant fermement à se protéger de la concurrence.

La donnée environnementale a été prise en compte dans la mise en place de cette ligne de production, assure-t-on chez Avery Dennison. «Nous avons augmenté nos capacités de production en utilisant du gros matériel qui consomme moins d’énergie», a souligné Éric Moncousin. Une démarche qui s’ajoute à «la ségrégation pointue des déchets» déjà pratiquée sur le site de Rodange, a ajouté Séverine Marquet.

D’autres investissements à venir

En plus de cette nouvelle ligne de production, Avery Dennison Luxembourg a vu son magasin agrandi de 1 200 places (passant de 2 500 places à 3 700 places au total) et a été pourvu de quatre nouveaux grands stockeurs.

Cette extension totale de 8 000 m² devrait être suivie par d’autres investissements, peut-être même dès l’an prochain, a assuré le vice-président d’Avery Dennison, Kamran Kian, présent à l’inauguration.

Il faut dire que l’usine de Rodange présente de sérieux atouts, notamment sa position géographique. «Les produits que l’on transporte sont lourds, et ici on est au cœur de l’Europe. C’est un avantage d’être basé près des marchés. En plus, on peut proposer des délais de livraison très compétitifs», explique Séverine Marquet. En outre, «tous les investissements faits jusqu’ici ont toujours été couronnés de succès», a noté Kamran Kian.

Dernier atout, et pas des moindres, Avery Dennison Luxembourg bénéficie du soutien du gouvernement luxembourgeois, en qui l’entreprise «trouvera toujours un bon partenaire», a affirmé hier le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, qui a salué les efforts de l’entreprise en matière de digitalisation et de durabilité, afin de rendre la compagnie «la moins néfaste possible pour l’environnement et de l’intégrer à une économie plus durable».

Tatiana Salvan

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