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Avec un nouveau patron, Bayer veut continuer à croître en 2016


Le patron sortant de Bayer, Marijn Dekkers (g), et son dauphin Werner Baumann, le 28 février 2011 à Leverkusen, dans l'ouest de l'Allemagne. (Photo : AFP)

Le laboratoire allemand Bayer, qui vient de nommer un cadre de confiance pour remplacer le patron sortant Marijn Dekkers, a annoncé jeudi viser une nouvelle croissance de ses ventes et bénéfices en 2016, après une année 2015 «record», marquée par son divorce avec la chimie plastique.

Le groupe de Leverkusen (ouest) table en 2016 sur une hausse de 1 à 3,5% de ses ventes, hors effets de change et à périmètre constant, et vise une progression de 3,5 à 6,5% de son bénéfice opérationnel (Ebitda), hors éléments exceptionnels.

«Nous visons une nouvelle croissance à la fois des ventes et des bénéfices, en partant d’une année record», s’est réjoui dans le communiqué Marijn Dekkers, qui sera remplacé par son dauphin Werner Baumann au 1er mai. Le Néerlandais de 58 ans va quitter Bayer fin avril pour prendre les commandes du conseil de surveillance d’Unilever. Le géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire et des cosmétiques souffre du ralentissement des pays émergents, et Marijn Dekkers devra y chapeauter le patron Paul Polman.

Sa réputation d’homme d’action n’est plus à faire. Depuis 2010, son passage chez Bayer a été l’occasion d’une profonde transformation, avec le rachat en 2014 des médicaments sans ordonnance de l’américain Merck pour 10 milliards d’euros, mais surtout la séparation de sa chimie plastique, introduite en Bourse en octobre sous le nom de Covestro.

Avec ce divorce, l’ancien géant de la chimie-pharmacie s’est officiellement réorganisé le 1er janvier en un laboratoire centré sur les «sciences de la vie», avec trois grands piliers: la pharmacie, les médicaments sans ordonnance et l’agrochimie (pesticides et engrais).

Année de transition pour le groupe, 2015 ne l’a pas empêché de montrer sa vigueur. Le bénéfice net a grimpé de 20% à 4,1 milliards d’euros, et le bénéfice opérationnel (Ebitda) hors exceptionnels, mesure de rentabilité privilégiée du groupe, a augmenté de 18,2%, à un niveau record de 10,3 milliards. Les ventes ont elles aussi été record, en hausse de 12,1%, à 46,3 milliards.

Des performances globalement conformes aux prévisions des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Facset. Dans le détail, la division santé reste la poule aux oeufs d’or du groupe. Toujours grâce à la pharmacie et aux cinq traitements phares de Bayer : l’anticoagulant par voie orale Xarelto, les anticancéreux Stivarga et Xofigo, le traitement ophtalmologique Eylea et le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire Adempas. Leurs ventes combinées s’élèvent à 4,2 milliards d’euros en 2015 contre 2,9 milliards l’année précédente.

Les médicaments sans ordonnance réalisent eux aussi de bonnes performances, grâce à la montée en puissance des produits rachetés à Merck, comme l’anti-allergies Claritin et les crèmes solaires Coppertone. L’agrochimie est la seule petite ombre au tableau, avec une dynamique moins vive. La faute à une demande de pesticides et d’engrais en berne en Amérique Latine, où le Brésil est en récession. Covestro, dont Bayer veut se séparer complètement mais conserve 69% du capital pour au moins six mois après sa mise en Bourse, avait elle publié de bons résultats mardi.

AFP