Les constructeurs américain Ford et allemand Volkswagen ont annoncé vendredi étendre leur alliance, formée en janvier, au développement des voitures autonomes et électriques, considérées comme l’avenir de l’automobile.
Ce partenariat exclut toutefois un échange de participations croisées, ont tenu à préciser, dans un communiqué commun, les deux groupes, qui travaillent déjà ensemble dans la production des fourgonnettes, des utilitaires et des pickups commerciaux.
Dans la voiture autonome, Volkswagen va investir 2,6 milliards de dollars au total dans Argo AI, la filiale de développement des voitures autonomes de son rival américain Ford.
Cet investissement, qui se fera sous la forme d’un milliard de dollars en liquidités et de l’intégration dans Argo AI d’AID, filiale de technologies autonomes de Volkswagen, va valoriser la filiale de Ford à plus de 7 milliards, affirment les deux géants automobiles. Ils seront des actionnaires à parts égales dans Argo AI, Volkswagen s’étant engagé à acheter des actions à Ford pour un montant de 500 millions de dollars sur trois ans, tandis que la marque à l’ovale bleu va elle finaliser les investissements restants (600 millions) promis à la startup.
A partir de 2023
Les salariés d’Argo AI, qui teste actuellement ses technologies à Miami (Floride) et dans la capitale fédérale Washington, auront une participation minoritaire. Dans l’électrique, l’alliance prévoit que Ford utilise la plateforme MEB, c’est-à-dire la base technique commune à toutes les nouvelles voitures électriques de Volkswagen, pour construire ses propres modèles destinés dans un premier temps au marché européen.
La première voiture Ford qui y sera assemblée sera commercialisée en Europe à partir de 2023, avec l’objectif de produire 600 000 véhicules sur 6 ans. Ford et Volkswagen discutent aussi de la possibilité que le groupe américain produise un second modèle sur cette plateforme MEB. L’alliance renforcée entre Ford et Volkswagen traduit la transformation en cours du secteur automobile, qui est bousculé par les technologies électriques et autonomes, considérées comme le prochain eldorado de l’industrie automobile.
Ces technologies exigent toutefois de gros investissements se chiffrant en milliards de dollars. Pour limiter les risques et demeurer un acteur de premier plan, notamment face à l’offensive des géants de la high-tech (Waymo, né chez Google), ou ceux de l’économie de partage comme Uber, les constructeurs forgent de nouvelles alliances. Daimler et BMW coopèrent notamment sur l’automatisation, tandis que ce dernier va développer avec Jaguar Land Rover des moteurs électriques. Honda a investi dans Cruise, la filiale de développement des voitures autonomes de General Motors (GM), tandis que le groupe italo-américain Fiat Chrysler et le français Renault ont essayé récemment de fusionner sans succès.
Les constructeurs annoncent la commercialisation des premières voitures autonomes d’ici 2021, même si des accidents récents lors de tests aux États-Unis ont quelque peu douché l’enthousiasme du secteur.
LQ/AFP