Le marché automobile allemand a enregistré un rebond en juin sur un an, selon la fédération automobile VDA, alors que l’industrie doit faire face aux défis de l’électrification et une crise d’image liée au diesel.
Après un recul de 5,8% en mai, les immatriculations de voitures neuves en Allemagne, plus grand marché de l’Union européenne, se sont élevées à 341.300 unités en juin (+4%), pour un total de 1,84 million sur les six premiers mois de l’année (+3% par rapport à cette même période en 2017), a précisé la VDA. Près de 70% des ventes reviennent à des constructeurs allemands, qui ont écoulé 238.700 unités en Allemagne en juin (+6% sur un an).
Les ventes des constructeurs étrangers sont restées stables, à 102.600 voitures. « Les marchés automobiles sont actuellement en bonne santé », a commenté Bernhard Mattes, président de la VDA, ajoutant que « les commandes allemandes sont stables et celles venues de l’étranger sont en hausse ».
Pour répondre à une croissance du marché mondial de 2% cette année, dont +1% en Europe (15,8 millions d’unités) et en Allemagne (3,5 millions), la VDA prévoit pour 2018 une augmentation de 1% de la production des constructeurs allemands, à 16,7 millions.
Une baisse de production à venir
La production en Allemagne devrait reculer cette année de 3% à 5,5 millions d’unités, tandis que celle à l’international est attendue en hausse de 3%, à 11,2 millions d’unités, selon Mattes.
Le marché américain devrait reculer de 2% à 16,9 millions de voitures; en Chine, le marché de l’auto devrait croître de 2%, à 24,7 millions d’unités. Pourtant, « nous avons perdu massivement en crédibilité », a concédé Bernard Mattes lors de la conférence semestrielle de la VDA à Berlin, faisant référence au scandale des moteurs diesel truqués qui secoue l’industrie automobile allemande depuis 2015.
Le scandale Volkswagen
Volkswagen, plus grand constructeur mondial, avait alors avoué avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d’un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées.
Pour le président de la VDA, « il serait faux d’enterrer le diesel » malgré une « baisse d’un tiers » des immatriculations de voitures diesel sur les premiers six mois de 2018. « Le diesel moderne est nécessaire pour atteindre les objectifs » de réduction des émissions en CO2, estime-t-il.
Parmi les autres défis: l’électrification des voitures et le développement de la conduite autonome, qui nécessitent « des investissements de plusieurs milliards », ainsi que les tensions commerciales internationales, qui pèsent sur les exportations des constructeurs allemands.
Le Quotidien/ AFP