Ça roule. Moins qu’une année normale, mais pour l’instant, ça roule. Le Covid-19 ne serait, selon les concessionnaires et leur fédération, la Fedamo, pas un frein à cette édition 2021 du traditionnel Autofestival.
Pas de démarrage sur les chapeaux de roues pour cette édition 2021 de l’Autofestival. Une édition particulière qui, bien que son objectif soit la vente de véhicules à des conditions défiant toute concurrence, n’a rien à voir avec les précédentes. Le festival a notamment été allongé à trois semaines du 25 janvier au 13 février et amputé de ses dimanches. Sans parler des mesures sanitaires et des dispositifs mis en place par les concessionnaires automobiles pour rassurer les clients lors de leur venue dans les espaces d’exposition.
«La situation est particulière et il est encore difficile de dire si cette édition est un bon cru ou pas», estime Marc Devillet, le directeur général d’Autopolis, après une semaine d’Autofestival. «Il est trop tôt pour tirer un bilan définitif», indique quant à lui Marcelo Varela, du service du marketing chez Merbag Luxembourg. La Fedamo note que la 57e édition a bien commencé, mais qu’il faudra attendre la fin du mois pour obtenir une estimation définitive de son succès. Cependant, après avoir consulté ses membres, la fédération peut d’ores et déjà faire certains constats concernant l’observation des mesures sanitaires en vigueur dans les concessions et les habitudes d’achat des clients.
«Malgré les conditions actuelles, les gens ont envie de se rendre dans les garages, note Marcelo Varela. Ils ont pris rendez-vous sur internet et étaient directement accueillis par un vendeur dans nos showrooms. Cela a très bien fonctionné. Les gens étaient à l’heure et venaient à deux maximum. Ils ont également respecté les mesures sanitaires et le sens de circulation.» Marc Devillet confirme : «Les gens sont respectueux de ces règles et apprécient notre vigilance par rapport à la situation sanitaire et le respect que nous portons à leur santé.» Les Luxembourgeois se rendent donc encore dans les garages pour admirer les belles cylindrées – surtout celles qui ne sont pas encore sur le marché – ou en faire l’acquisition, mais les promeneurs seraient toutefois moins nombreux que les années précédentes.
«Samedi, nous avons eu moins de visiteurs qu’un samedi de festival normal. Par contre, nous avons vendu un bon nombre de véhicules, même un peu plus que le premier samedi de l’an dernier. La clientèle qui passe dans les concessions est vraiment intéressée et a vraiment l’intention d’acheter, affirme le directeur général d’Autopolis. Toutes les personnes qui aiment se balader en famille durant le festival pour découvrir les véhicules et les essayer, passer du bon temps, nous les avons très peu, voire pas vues.»
Présentations virtuelles et désinfection
Alors que d’ordinaire le passage à l’Autofestival constituait pour beaucoup de clients le premier pas de l’acte d’achat – on venait découvrir les offres, tester les voitures de plusieurs marques à moins d’avoir une idée fixe –, lors de cette édition, il scelle un choix mûrement réfléchi grâce aux outils virtuels mis en place par les concessionnaires pour fluidifier les flux de visiteurs. «Les gens étaient motivés. Ils s’étaient informés au préalable sur notre site internet ou sur nos réseaux sociaux, avaient déjà préconfiguré le modèle de voiture qu’ils souhaitaient et avaient déjà eu un rendez-vous en ligne avec un de nos vendeurs. Ils ne se sont pas déplacés pour rien», précise Marcelo Varela.
Chez Autopolis, on a créé le dimanche digital pour pallier la fermeture exceptionnelle cette année des concessions le dimanche pendant le festival. Mais «toute la semaine, nous donnons à nos clients la possibilité de faire un premier choix, d’être en contact avec nos commerciaux et voir les voitures et leurs équipements», indique Marc Devillet, et de préciser qu’«il n’y a pas un seul client qui ne vient pas finaliser ses achats en concession».
Vidéos, photographies, simulations en trois dimensions ont dépanné les concessionnaires, même si, au final, le coup de cœur qui motivera la décision d’achat se fera au volant de la voiture en question. Crise sanitaire oblige, les habitudes des clients ont été un peu chamboulées. Les voitures d’exposition étaient verrouillées et désinfectées entre chaque client, comme les voitures de test. «Nous avons engagé 22 personnes issues du secteur de la restauration pour le festival via une mesure très intéressante de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) qui consiste à employer les personnes en chômage partiel. Dès qu’un client sort de la voiture d’exposition ou de test, elles la désinfectent. C’est un peu plus contraignant, c’est aussi plus cher pour nous aussi. Le client doit avoir confiance. Nous utilisons des sprays désinfectants et des machines qui génèrent de l’ozone», explique Marc Devillet.
Tendances et alternatives
Pour ne pas laisser les amateurs de belles voitures sur leur faim, Autopolis a décidé d’étendre son espace d’exposition de 5 000 à 7 500 m2 pour pouvoir accepter plus de monde en utilisant l’atelier Volvo et trois salles de livraison. «Cela nous a permis de montrer plus de véhicules que d’habitude», précise le directeur général. Et notamment des modèles électriques, hybrides et plug-in hybrides dont les ventes sont en hausse ces dernières années.
Si ces motorisations aux nombreux avantages sont tendance, elles n’ont pas charmé les automobilistes en ce début d’Autofestival dans les marques représentées par Autopolis. «Nous avons eu moins de tests sur les voitures électriques. Cela me surprend, car nous étions habitués à une demande plus importante. D’autant que l’offre très intéressante de primes de l’État expire le 31 mars», souligne Marc Devillet.
Les moteurs thermiques et essence en particulier conservent les faveurs des automobilistes. «Progressivement, une partie de notre clientèle s’intéresse à l’électrique et finit par acheter une voiture. On avance vers une diversité de motorisations qui fait que d’ici trois ou quatre ans, on parviendra à amorcer une baisse des émissions de CO2», poursuit-il, persuadé qu’essayer une voiture électrique si on a le profil de l’emploi, c’est l’adopter. Les demandes vont peut-être augmenter dans les jours à venir. «La semaine prochaine reste importante. Mais jusque-là, le bilan n’est pas mauvais», conclut-il. Même son de cloche du côté de Merbag, où on qualifie cette première semaine de «positive».
Sophie Kieffer