Le bénéfice des accords commerciaux post-Brexit que Downing Street s’évertue à négocier n’est pour l’instant pas avéré et le gouvernement britannique aurait besoin d’aider plus les PME exportatrices, affirme un rapport parlementaire publié vendredi.
Ce texte dénonce aussi un manque de transparence du gouvernement sur les négociations en cours et sur les retombées économiques à attendre des futurs accords.
« Il n’y a aucune garantie que les accords (commerciaux) engendreront des bénéfices économiques réels » à moins d’un soutien gouvernemental pour aider « en particulier les petites entreprises qui souhaitent exporter », a estimé la commission des Comptes publics dans son rapport publié vendredi.
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, devenue effective au 1er janvier 2021, Londres cherche à doper son commerce international et entame la semaine prochaine une série de discussions avec Washington, espérant décrocher un accord.
Si le pays n’a encore décroché aucune promesse des États-Unis, un partenariat avec ce pays contribuerait à un quart de l’objectif du gouvernement britannique, qui espère que 80% de son commerce extérieur sera couvert par des accords de libre-échange d’ici fin 2022, selon la commission parlementaire.
Opacité et secret
Mais cet objectif présente des « défis importants », tacle le rapport, pointant notamment qu’au 1er janvier, seul « 64 % du commerce extérieur du Royaume-Uni était couvert par des accords de libre échange, y compris celui avec l’Union européenne », qui représente près de la moitié du commerce extérieur du pays.
Les députés considèrent que le gouvernement reste « opaque et secret sur les accords qu’il négocie » et demandent plus de clarté sur la façon dont le gouvernement évaluera les éventuelles retombées économiques ainsi que sur les différents arbitrages entre « agriculture, environnement et droits humains ».
« Les agriculteurs britanniques, par exemple, craignent d’être confrontés à la concurrence de produits importés tels que le bœuf et l’agneau », en provenance d’Australie notamment, et « l’impact environnemental d’un commerce accru avec des pays éloignés du Royaume-Uni » n’est pas clairement mesuré, jugent les députés.
Au-delà de l’UE, Londres a en effet signé jusqu’ici des accords avec des pays européens non membres de l’UE (Norvège, Islande, Liechtenstein), mais aussi des pays plus lointains comme le Japon, Israël et plus récemment l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le pays cherche également à renforcer ses liens commerciaux dans la région indo-pacifique, avec l’ambition d’intégrer le traité transpacifique et son marché d’un demi-milliard de personnes dans 11 pays.