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Au Luxembourg, l’IA pourrait impacter 72 % des emplois 


Les entreprises luxembourgeoises, de par leur nature, sont concernées par l’IA.

Le pays est plus concerné par le développement de l’intelligence artificielle que d’autres en Europe.

Récemment, un rapport commandé par Google à Implement Consulting Group, avançait que le Luxembourg pourrait voir son PIB annuel augmenter de 9 % au cours des dix prochaines années. À la condition toutefois que l’intelligence artificielle (IA) soit adoptée de manière généralisée et que des programmes de requalification et de perfectionnement des compétences des travailleurs soient mis en place.

Toujours selon ce rapport, 72 % des emplois au Grand-Duché pourraient voir leurs fonctions modifiées par l’IA, seuls les emplois manuels ne seraient pas impactés.

Ce rapport, repris par Corinne Cahen lors de sa présentation du budget, a suscité des interrogations chez les députés déi Lénk David Wagner et Marc Baum. Ils ont donc interrogé le ministre de l’Économie, Lex Delles, et du Travail, Georges Mischo, sur les conclusions présentées. Le gouvernement les partage-t-il, demandent les deux députés. Est-il préparé à ces transformations annoncées ?

Georges Mischo considère ce rapport comme «intéressant et enrichissant», d’autant que c’est la première fois que l’impact potentiel de l’IA sur l’économie luxembourgeoise est analysé. Ce n’est que depuis peu en effet que le Statec commence à collecter des données sur ce sujet.

Toutefois, Georges Mischo tempère immédiatement les conclusions de cette étude. «De telles estimations et projections dépendent d’un certain nombre d’hypothèses sous-jacentes et la plupart de ces calculs sont basés sur des modèles spécifiques à l’économie nord-américaine», écrit-il dans sa réponse aux deux députés, publiée ce vendredi.

«Une opportunité» et «un défi»

Le ministre reconnaît néanmoins que l’économie luxembourgeoise est fortement orientée vers des secteurs enclins à intégrer l’IA  – services financiers, professionnels et informatiques. Il serait donc logique que le pays soit plus concerné par le développement de l’IA que d’autres en Europe.

«L’impact attendu sur l’emploi est globalement positif, avec la grande majorité des emplois collaborant avec l’IA plutôt qu’étant remplacés par elle», note le ministre. «Cela représente une opportunité pour le Luxembourg, mais aussi un défi : pour saisir cette opportunité, il est essentiel de préparer la main-d’œuvre luxembourgeoise à travailler en complément avec l’IA», ajoute-t-il.

Les emplois risquant d’être partiellement ou totalement remplacés par l’IA se situent principalement dans les domaines administratifs et du contact client, indique encore Georges Mischo. Selon lui, une prévention, consistant à aider les salariés concernés à acquérir de nouvelles compétences, est indispensable.

«Des bases solides en numérique, une connaissance élémentaire de l’IA, de bonnes compétences analytiques (pensée critique et résolution de problèmes), ainsi que de bonnes compétences (inter)personnelles (créativité, communication, etc.) seront nécessaires», détaille-t-il.

Des initiatives en ce sens sont d’ores et déjà mises en place, souligne la réponse gouvernementale :  le ministère du Travail et l’Adem ont introduit le projet de loi «SkillsPlang» en juin 2023, qui vise à anticiper les transformations du marché du travail. L’Adem a de son côté créé un service salarié pour prévenir le chômage par des actions d’upskilling (mise à niveau) et reskilling (réorientation) et ainsi accompagner les salariés aux évolutions technologiques.

Le ministre cite encore des actions de sensibilisation et de formation, notamment l’accès gratuit au MOOC (Massive Open Online Course) «Elements of AI», proposé par l’Université du Luxembourg Competence Centre, ainsi que les ressources offertes par le Digital Learning Hub.

Enfin, Georges Mischo rappelle que la réforme de l’Inspection du Travail et des Mines est en cours, pour que son rôle de prévention et d’accompagnement des entreprises soit renforcé.

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