L’assurance maladie-maternité (AMM) s’inquiète du contexte géopolitique et inflationniste actuel qui risque de fragiliser davantage son système de financement.
Le conseil d’administration de la Caisse nationale de santé (CNS) s’est réuni le 9 novembre pour statuer, comme chaque année, sur le budget futur de l’assurance maladie-maternité (AMM) en partant de différentes hypothèses démographiques et économiques. Dans son rapport, publié ce mercredi matin, il explique que le solde des opérations courantes est négatif et se creuse. À partir de 2020, année marquée par le début de la crise covid, l’AMM a clôturé avec un déficit des opérations courantes à hauteur de 12,4 millions d’euros.
Depuis lors, le déficit sur les opérations courantes de l’AMM perdure avec, pour 2021, un résultat négatif sur les opérations courantes de -55,7 millions d’euros et, pour 2022, un résultat négatif estimé sur les opérations courantes de -55,3 millions d’euros. En 2023, et malgré l’apaisement sur le front de la pandémie, le solde des opérations courantes devrait rester négatif avec -9,7 millions euros et ceci pour une quatrième année d’affilée.
Et même si les recettes évoluent de façon positive en raison d’une dotation supplémentaire de l’État dans le cadre du covid de 37,5 millions d’euros, mais aussi d’une croissance importante du nombre d’assurés et du revenu moyen cotisable, sans oublier un impact positif de la variation de l’échelle mobile des salaires de 4,4%, les dépenses devraient augmenter plus rapidement que les recettes. Selon les prévisions, le rapport entre la réserve globale et les dépenses courantes passera de 24,9 % en 2021 à 21,6 % en 2022 et à 19,8 % en 2023.
Perspectives incertaines
Ainsi, les recettes courantes ne permettent pas de financer les dépenses courantes. Ce solde négatif engendre une diminution de la réserve globale passant de 847,9 millions d’euros en 2022 à 838,2 millions d’euros en 2023. Depuis quelques années, il faut creuser dans les réserves accumulées entre 2015 et 2019 pour assurer le financement des dépenses courantes.
Pour la CNS, la situation financière actuelle de l’AMM exige un comportement responsable de tous les acteurs du système en matière de consommation de prestations et de discipline budgétaire ainsi qu’une collaboration constructive de toutes les parties prenantes pour rendre le système de santé plus efficace et efficient dans les années à venir.