Depuis le début du mois, la banque en ligne Keytrade appartient officiellement au Crédit mutuel Arkéa. Elle a présenté jeudi cet actionnaire français.
L’annonce avait été faite en décembre dernier, mais attendait le feu vert des autorités de régulation. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.
La première difficulté du Crédit mutuel Arkéa, c’est de détailler son ADN. La banque réunit les fédérations du Crédit mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central, et une vingtaine de filiales spécialisées, mais n’a aucun lien direct avec les autres branches du Crédit mutuel français. « Nous n’avons pas un euro en commun », insiste Dominique Andro, directeur général adjoint du nouvel actionnaire de Keytrade Bank.
La prise de contrôle de la banque en ligne, présente en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, est une étape de plus dans la stratégie digitale de Crédit mutuel Arkéa. « Nous avons été un des premiers dans la gestion des comptes en ligne, dès 1995, puis nous avons racheté Fortunéo, en 2006, que nous avons transformé en banque en ligne en 2009 », rappelle Dominique Andro.
Six mille clients au Luxembourg
Avec 310 000 clients en France grâce à Fortunéo, Crédit mutuel Arkéa aspire à développer cette activité hors de son réseau traditionnel d’agences, qui compte 1,8 million de clients. « La banque en ligne est encore en phase de naissance, mais en termes de croissance, c’est très intéressant », continue le dirigeant. Tellement intéressant que le groupe a décidé de se développer à l’étranger avec la prise de contrôle des plus de 300 000 clients de Keytrade, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Avec cette opération, elle double ainsi son nombre de clients des banques en ligne.
« Avec la banque en ligne, nous ouvrons un nouvel horizon pour nos clients », insiste Dominique Andro. Le Crédit mutuel Arkéa a d’ailleurs fixé cet horizon à 2020. Une ambition sur le court terme qui doit se traduire par plus de notoriété et de visibilité. « Car nous sommes différents et singuliers », précise-t-il. Dans les faits, la banque parle de «véritable changement de paradigme» et veut offrir davantage de services à ses clients.
Avec 20 milliards d’euros d’actifs sous gestion grâce à Fortunéo et maintenant Keytrade, la banque est en bonne position pour s’imposer sur ce marché. Le directeur général du groupe, Ronan le Moal, affirmait début juin que «Keytrade Bank deviendrait la marque de référence en Belgique et en France».
Pour l’heure, 300 000 Belges, 6 000 Luxembourgeois et 3 000 Suisses font confiance à Keytrade. Thibault de Barsy, directeur général de la banque pour le Luxembourg, a pour ambition de porter le nombre de clients au Grand-Duché à 10 000 très rapidement.
Christophe Chohin