Après la décision lundi de la Commission européenne d’autoriser, sous certaines conditions, l’acquisition de l’aciériste italien Ilva par ArcelorMittal, Étienne Schneider a réagi en fin d’après-midi et fait part de sa « surprise ».
Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Économie se dit en effet, par voie de communiqué, « surpris par la rapidité de la décision prise par la Commission Juncker qui avait pourtant annoncé vouloir effectuer une enquête approfondie pour connaître le périmètre exact du dossier d’acquisition et les impacts liés ».
Car ce feu vert de Bruxelles va entraîner la cession de plusieurs sites européens du groupe, dont l’usine de bobines de Dudelange. Ceci afin de préserver la concurrence sur un certain nombre de produits plats en acier au carbone, qui était une condition sine qua non pour que le rachat d’Ilva puisse aboutir.
Les engagements « répondant intégralement » aux préoccupations de Bruxelles, les aciéries figurant sur la liste seront cédées « à un ou plusieurs acquéreurs qui continueront à les exploiter et à les développer, afin qu’elles puissent concurrencer effectivement ArcelorMittal », a assuré la Commissaire européenne Margrethe Vestager.
Quel avenir pour Dudelange ?
Étienne Schneider, lui, « déplore fortement » le fait que Dudelange doive passer sous le giron d’ « un repreneur inconnu » et « regrette que le feu vert de la Commission crée de grandes incertitudes parmi les salariés quant au maintien de leur emploi et de leurs conditions de travail ». Plus de 200 employés sont concernés.
L’avenir du site luxembourgeois fera l’objet d’une entrevue mercredi prochain entre Étienne Schneider et Aditya Mittal, président du groupe. En plus des dirigeants d’ArcelorMittal, « je rencontrerai également chaque repreneur potentiel afin de m’assurer du sérieux des projets industriels proposés dans l’intérêt des salariés concernés et dans l’intérêt d’une économie nationale diversifiée », souligne le ministre de l’Économie.