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ArcelorMittal s’attend à un recul


ArcelorMittal a enregistré un excédent brut d'exploitation de 1,9 milliard de dollars au troisième trimestre. (photo AFP)

Le géant de l’acier anticipe une rentabilité plus faible sur le 4e trimestre. Le groupe a publié mardi ses résultats trimestriels, soutenus par une amélioration de sa performance opérationnelle et de meilleures conditions de marché depuis le début de l’année.

Malgré des ventes en repli en raison de la baisse saisonnière des expéditions d’acier, ArcelorMittal a dégagé un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 1,9 milliard de dollars au troisième trimestre, en hausse de 7 % sur le précédent et de plus de 40 % sur un an. Le bénéfice net du trimestre écoulé atteint 700 millions d’euros, contre une perte nette de 700 millions un an auparavant.

Pour le président-directeur général d’ArcelorMittal, Lakhsmi Mittal, ces résultats «reflètent les progrès que réalise la société pour améliorer la performance sous-jacente de l’entreprise». Mais dans l’immédiat, le groupe va «subir l’impact de la hausse importante et imprévue du prix du charbon», a ajouté le PDG, cité dans le communiqué. Cette annonce était mal reçue à la Bourse de Paris où l’action ArcelorMittal abandonnait 6,75 % à 5,717 euros, dans un marché presque à l’équilibre (+0,07 %).

Surcapacités persistantes

Le groupe prévoit que les prix de l’acier vont finir par intégrer l’augmentation des coûts mais «dans l’intervalle la hausse du prix du charbon va avoir des répercussions (…) sur la performance du quatrième trimestre», a ajouté Lakshmi Mittal. ArcelorMittal s’attend donc au dernier trimestre à «un Ebitda inférieur» au trimestre précédent, a précisé le directeur financier Aditya Mittal lors d’une conférence téléphonique.

Le prix du charbon a subi une hausse inattendue au troisième trimestre, liée à la décision de la Chine de limiter sa production à 276 jours par an, ainsi qu’à des problèmes climatiques en Chine et en Australie, a-t-il expliqué.

ArcelorMittal, lui-même producteur de charbon métallurgique, est «protégé, mais à un degré modeste» compte tenu de sa production, a-t-il ajouté. Le groupe entend donc répercuter cette hausse sur ses prix de vente, ce qu’il a commencé à faire en Europe, a indiqué le directeur financier. Le groupe a toutefois maintenu son objectif de tirer de ses activités opérationnelles un flux de trésorerie positif cette année, malgré un doublement de ses dépenses en fonds de roulement. Aditya Mittal a ajouté que l’estimation faite en début d’année d’un besoin de trésorerie de 4,5 milliards de dollars en 2016 restait bonne. Il anticipe un bon déroulement de son plan stratégique Action 2020, ainsi que des simplifications dans son portefeuille et une meilleure activité dans la CEI (Russie et ex-pays soviétiques).

Mais la question des surcapacités de production d’acier reste posée, a souligné le groupe. Lakshmi Mittal a insisté sur «l’importance d’une réponse de l’ensemble du secteur commercial pour réduire l’impact de pratiques commerciales sur toutes les catégories de produits». Des mesures antidumping ont été prises en Amérique du Nord et en Europe, notamment sur les aciers chinois, mais il faut «une action générale» au niveau national et international et sur l’ensemble des produits, a expliqué Aditya Mittal. Il a mentionné des problèmes de «contournement» des mesures antidumping et dit n’avoir «pas vu à ce stade» de baisse des exportations chinoises d’acier.

Sur l’impact de l’élection américaine, le directeur financier Aditya Mittal a relevé que «les deux candidats ont parlé des dépenses d’infrastructures». «S’il y a plus de croissance dans les infrastructures (…) c’est bon pour la demande d’acier en Amérique du Nord», a-t-il observé.

Le Quotidien / AFP