Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a enregistré une perte nette de 559 millions de dollars au deuxième trimestre, pour des ventes de 11 milliards de dollards, en baisse de 43 % sur un an en raison de la chute de la demande d’acier liée à la pandémie de Covid-19.
« La performance opérationnelle du deuxième trimestre reflète l’impact négatif » de la crise sanitaire « en premier lieu sur l’activité de l’acier », avec une réduction de près de 24 % des expéditions d’acier par rapport au trimestre précédent, a indiqué le groupe jeudi dans un communiqué.
Les expéditions d’acier ont reculé de 24 % par rapport au trimestre précédent. « Les six premiers mois de l’année, et en particulier le deuxième trimestre, ont été l’une des périodes les plus difficiles dans l’histoire du groupe », a commenté le PDG Lakshmi Mittal, cité jeudi dans un communiqué. Mais la période avril-juin pourrait avoir marqué un point bas pour le secteur de l’acier: « il y a maintenant des signes de remontée de l’activité, spécialement dans les régions où le confinement a pris fin », a observé le PDG. Mais « clairement, il faut rester prudent sur les perspectives », a-t-il ajouté. Le groupe souligne d’ailleurs que la demande « reste significativement inférieure à la normale » et que « le rythme et le profil de la reprise restent incertain ».
Le deuxième semestre va donc continuer à représenter un défi, mais le PDG s’est dit convaincu que le groupe est « bien préparé pour augmenter la production et répondre à la hausse de la demande quand elle se produira ». Les expéditions d’acier se sont élevées à 14,8 millions de tonnes (Mt) sur le deuxième trimestre, contre 19,5 Mt au premier trimestre. Cette baisse a été en partie compensée par des expéditions en hausse (+6,5%) de minerai de fer au prix de marché. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a atteint 707 millions de dollars (contre 967 millions au trimestre précédent).
Les ventes trimestrielles sont légèrement au-dessus du consensus établi par l’agence Bloomberg, qui tablait sur 10,9 milliards USD, et l’Ebitda est également supérieur à ce consensus qui se situait à 486 millions. À la Bourse de Paris, vers 10 h 06, l’action ArcelorMittal progressait de 1,36 % à 9,764 euros, dans un marché en repli de 0,35 %.
Une crise sanitaire pleine d’enseignements
Au-delà de l’avenir immédiat, le PDG a indiqué que le groupe examinait « quels changements structurels seraient nécessaires » pour être « bien configuré pour se développer les prochaines années lorsque la demande reprendra ». Le groupe veut tirer les enseignements de la période de la crise sanitaire, qui a conduit à prendre des mesures temporaires de réduction de coûts (chômage partiel, réduction de production en fonction de la demande, économies de coûts de gestion), a expliqué le directeur financier Aditya Mittal, lors d’une conférence téléphonique.
« Notre intention est de transformer certaines de ces mesures temporaires d’économies de coûts en mesures permanentes », a poursuivi Aditya Mittal, qui est aussi directeur général d’ArcelorMittal Europe. Le groupe considère que « le niveau de demande à moyen terme va se normaliser et revenir aux niveaux d’avant le Covid », a-t-il dit. Un autre enjeu sera de « rationaliser » la production pour avoir « moins d’actifs assurant la même production », ce qui a déjà été fait, a-t-il ajouté.
À titre d’exemple, il a évoqué la possibilité de réduire le nombre de haut-fourneaux ou de lignes de fabrication sur un site, tout en maintenant le niveau de production, ce qui se traduit par des économies. Le groupe donnera des détails lors de la présentation de ses résultats annuels, en début d’année prochaine. ArcelorMittal a par ailleurs réaffirmé son objectif de ramener sa dette nette à 7 milliards de dollars. Le niveau de dette nette était de 7,8 milliards à la fin juin, au plus bas depuis la création du groupe.
AFP/LQ