Alors qu’ArcelorMittal présentait les détails de son plan de transformation au cours d’une réunion, l’OGBL a quitté la salle faute d’avoir suffisamment d’éléments de ce plan.
« ArcelorMittal n’a pas fait un travail sérieux. La direction nous a présenté un condensé de deux pages censé résumer un rapport de 84 pages documentant son projet Score. Ce n’était donc vraiment pas sérieux. Sur ces deux pages, il n’y avait pas de détails. Un plan de transformation et de réorganisation, ça se chiffre précisément. Dans ces conditions, nous avons donc quitté la réunion. Cela a sans doute surpris ArcelorMittal, mais je le redis, ils n’ont pas fait un travail sérieux », a pesté Jean-Claude Bernardini, secrétaire central et membre du bureau exécutif de l’OGBL, contacté vendredi.
Ce fameux plan de transformation inquiète donc sérieusement le syndicat socialiste, tout comme c’est le cas du côté du LCGB qui demande la mise en place d’un nouvel accord tripartite pour donner un nouveau « cadre protecteur aux ouvriers de la sidérurgie » pendant la mise en application du projet Score qui doit s’étaler sur cinq ans. Pour rappel, le précédent accord tripartite est arrivé à expiration en juin dernier.
Pas de situation de crise
Mais le syndicat OGBL ne semble pas vraiment sur la même longueur d’onde. « Un accord tripartite est un outil de crise, or je ne pense pas que nous soyons dans une situation de crise. Ce que l’on demande, c’est de faire appliquer la loi, qui, elle, donne des moyens d’agir. Nous demandons également un détail sérieux de ce plan Score des investissements, de la transformation et des garanties. Car pour le moment, ArcelorMittal affirme que ce plan de transformation va comprendre la suppression de 216 postes en départs naturels. Mais nous savons que cela va impacter beaucoup plus de postes, des besoins de formations, etc. », a souligné Jean-Claude Bernardini avant d’ajouter : « Donc, pour le moment, parler d’un nouvel accord tripartite est trop tôt .»
Le flou persiste donc autour de ce projet Score et de la suppression, par le biais de «départs naturels», de 216 emplois sur 5 ans.
Pérenniser les activités
Déjà interrogés sur le sujet en juillet dernier, les ministres de lÉconomie) et de l’Emploi avaient affirmé suivre le dossier tout en précisant que «la restructuration envisagée par ArcelorMittal n’implique ni fermeture d’usine ni licenciements».
De son côté, ArcelorMittal a déjà souligné que le plan Score est un plan de transformation et d’investissement des sites de production en vue de pérenniser les activités du géant de l’acier au Luxembourg.
Il faut aussi prendre en compte la conjoncture tendue sur le marché de l’acier, toujours sous pression avec une sidérurgie européenne vent debout contre les surcapacités chinoises ou encore le poids de la taxe carbone. D’ailleurs, ArcelorMittal a annoncé en début d’année une réduction temporaire de la production annuelle d’environ 3 millions de tonnes d’acier.
Jeremy Zabatta