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ArcelorMittal : le «non» à la cession du site de Dudelange


Les quelques 300 salariés du site de Dudelange se posent des questions quant à leur avenir. (Photo : archives Editpress)

En fin de semaine dernière, ArcelorMittal a dévoilé une liste de sept sites à vendre où figurait celui de Dudelange. Une annonce qui a fait réagir syndicats et politiques au Luxembourg. Ce mardi, l’OGBL a rappelé qu’il «mettra tout en oeuvre pour empêcher cette cession».

«Pour rappel, ces cessions d’actifs doivent être opérées dans le cadre du rachat du site de production italien d’Ilva par ArcelorMittal. Le règlement européen sur les concentrations d’entreprises empêche en effet un acquéreur de détenir une position dominante sur le marché» écrit ce mardi l’OGBL dans un communiqué. «Confrontés au non-sens économique de cette décision, les quelques 300 salariés occupés sur le site de Dudelange se posent un certain nombre de questions quant à leur avenir immédiat et le futur de leur emploi.»

L’OGBL s’oppose fermement à toute cession du site de Dudelange : «Seul syndicat luxembourgeois siégeant de manière permanente au Comité européen restreint du groupe ArcelorMittal, l’OGBL défendra clairement cette position, notamment lors de la réunion de ce comité» qui doit avoir lieu aujourd’hui.

L’OGBL salue la position du ministre de l’Economie, qui désapprouve la décision du groupe de céder le site de Dudelange.

Étienne Schneider, et le bourgmestre de la Ville de Dudelange, Dan Biancalana, sont en effet intervenus auprès du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Verstager, pour dénoncer la position de la Commission qui oblige ArcelorMittal à céder plusieurs usines en Europe, dont notamment le site Dudelange. Dans leur lettre commune datée du 16 avril, Étienne Schneider et Dan Biancalana critiquent cette approche de la Commission qui empêche la préservation d’une base industrielle compétitive en Europe pourtant nécessaire à la croissance économique et la création d’emplois. Il est rappelé qu’une telle base industrielle requiert justement la présence dans l’UE de leaders du marché mondial comme ArcelorMittal.

Schneider et Biancalana rappellent que les exigences de la Commission dans le cadre de la transaction ArcelorMittal-Ilva pourraient même nuire au dialogue social au Luxembourg: «Par rapport aux efforts fournis par le Luxembourg dans le cadre du modèle social pour soutenir les entreprises industrielles pendant la crise économique et financière de 2008, il est difficile d’expliquer aux partenaires sociaux, notamment aux syndicats et aux salariés concernés, pourquoi il est nécessaire que le site de Dudelange quitte le groupe ArcelorMittal pour le céder à un repreneur inconnu et lui réserver ainsi un avenir incertain.»

«Les salariés ne peuvent décidemment par être les éternelles victimes des errances des politiques industrielles européennes» s'indigne le syndicat.

«Les salariés ne peuvent décidemment par être les éternelles victimes des errances des politiques industrielles européennes» s’indigne le syndicat.

Réponse le 21 mai

L’OGBL l’invite dans ce contexte à mandater les représentants de l’Etat luxembourgeois siégeant soit au Conseil d’administration d’ArcelorMittal s.a., soit au Conseil d’ArcelorMittal Luxembourg à voter contre cette décision.

De son côté, le LCGB «s’oppose rigoureusement à cette cession du site de galvanisation tout en remettant sérieusement en question le choix des sites à vendre réalisé par ArcelorMittal».  Le syndicat a aussi interpellé ce mardi par courrier recommandé le Ministre de l’Economie ainsi que le Ministre du Travail «afin de demander de toute urgence la tenue d’une tripartite sidérurgie afin de suivre ce dossier scrupuleusement.»

D’ici le 21 mai, date à laquelle la Commission européenne devrait rendre publique sa décision, l’OGBL participera de son côté à diverses réunions sur le sujet, organisées par la fédération européenne des syndicats de l’industrie. Des interventions, tant auprès de la Commission qu’auprès de la direction de l’entreprise, sont également programmées. Des actions syndicales transnationales sont en outre en préparation.

«Les salariés ne peuvent décidément par être les éternelles victimes des contradictions et des errances des politiques industrielles européennes» conclut l’OGBL.

Le Quotidien