Les syndicats OGBL et LCGB sont sorties choqués et très remontés de la réunion du comité de suivi des effectifs et des investissements dans le cadre de l’accord tripartite «Lux-2016».
La direction d’ArcelorMittal aurait «lâché une bombe» en remettant ouvertement en cause la préretraite et la Cellule de reclassement (CDR), deux instruments destinés à éviter des licenciements secs. La politique d’investissement sur les sites luxembourgeois du géant de l’acier serait également remise en question.
«Ce qui, au départ, devait être une réunion de routine s’est terminé sur une note amère remettant en cause plusieurs décennies d’histoire sociale de notre sidérurgie luxembourgeoise», souligne le camp syndical dans un communiqué faisant état de la colère qui règne dans les rangs de l’OGBL et du LCGB.
Les investissements remis en question
Les visions de la direction d’ArcelorMittal sur un futur plan de compétitivité post-Lux-2016 évoquent ainsi un abandon du système de préretraite à partir de 2017. «La CDR en tant que telle ne serait plus non plus indispensable et il faudrait réfléchir à la mise en place d’un régime simplifié de chômage conjoncturel. En même temps, la direction confirme mettre un frein à sa politique d’investissement, la rendant ainsi dérisoire pour l’avenir», poursuivent les syndicats OGBL et LCGB dans leur communiqué commun.
«Alors que, depuis des mois, la direction d’ArcelorMittal verse des larmes de crocodile sur la crise dont souffre l’acier, sur les cycles imprévisibles du secteur ainsi que sur le peu de visibilité qu’elle aurait sur les marchés, cette même direction serait subitement capable de prévoir l’évolution de l’effectif sur les quatre prochaines années…», s’étonne encore le camp syndical, qui compte s’opposer «fermement à cette vision réductrice pour l’avenir des sites luxembourgeois». Il met également en garde ArcelorMittal contre toute mise en danger du modèle social luxembourgeois. Les pourparlers reprendront en septembre.
Le Quotidien