Le Comité des créanciers du sidérurgiste indien Essar Steel a approuvé vendredi l’acquisition de cette entreprise en difficulté par ArcelorMittal et le japonais Nippon Steel pour 5,7 milliards de dollars, a annoncé le géant mondial de l’acier dans un communiqué.
Cet accord constitue l’un des rachats les plus importants d’une entreprise indienne en défaut depuis l’adoption d’une loi nationale sur la faillite, entrée en vigueur il y a deux ans. « ArcelorMittal aura la majorité du capital d’Essar Steel », a précisé un porte-parole du groupe sidérurgique sans vouloir dévoiler la part exacte détenue par ArcelorMittal dans le cadre de sa co-entreprise.
Le numéro un mondial de la sidérurgie avait déclaré le 19 octobre avoir été choisi comme enchérisseur principal de l’entreprise indienne et avoir approuvé un paiement de près d’un milliard de dollars, qui concerne notamment des arriérés de dette.
Le marché indien porteur
« L’Inde est l’un des marchés les plus prometteurs du monde, avec un potentiel de croissance important à moyen et long terme et où les produits sidérurgiques fabriqués dans le pays ont une place importante », a fait valoir Nippon Steel dans un communiqué. La Banque centrale indienne avait ouvert une procédure d’insolvabilité visant Essar Steel en août 2017. La législation adoptée en 2016 a simplifié la reprise d’entreprises en difficulté par des sociétés rentables, dans la foulée de mesures pro-business du gouvernement de Narendra Modi, qui s’est engagé à s’attaquer aux créances douteuses qui pèsent sur les banques indiennes.
Plusieurs sidérurgistes, dont les indiens Vedanta et JSW Steel, avaient eux aussi déposé des offres de rachat pour concurrencer celle du tandem Nippon Steel-ArcelorMittal. Les nouveaux propriétaires espèrent profiter de l’essor de la demande intérieure d’acier, alimentée par des projets d’infrastructures d’envergure. Fondé en 1976, Essar Steel a réalisé un chiffre d’affaires de 219,6 milliards de roupies en 2016 (2,6 milliards d’euros) et offre une capacité de production de 10 millions de tonnes.
LQ/AFP