Les syndicats luxembourgeois font front contre l’éventuelle cession du site ArcelorMittal de Dudelange, dans le cadre d’un projet d’acquisition de l’Italien Ilva par le géant de l’acier. L’OGBL a fait savoir lundi que la riposte s’organise et que la pression serait maximale.
Le dossier sera porté ces prochains jours au niveau européen, puisque l’OGBL prévoit de participer à une réunion de la fédération syndicale européenne de l’industrie, à Bruxelles, et doit rencontrer en outre des représentants de la Commission.
Pression exercée dès la semaine dernière, sur le terrain national, avec un courrier de l’OGBL adressé aux ministres de l’Économie et du Travail leur demander d’organiser « dans les plus brefs délais » une rencontre « entre le gouvernement et les organisations syndicales ». Car pour l’heure, le flou reste grand et des rumeurs circulent sur des possibles repreneurs russes et même américains.
Cette réunion, dont le caractère urgent est répété, doit permettre « non seulement un échange de vues sur la situation actuelle, mais surtout d’aboutir à l’élaboration d’une stratégie commune » dans l’éventualité d’une vente du site de Dudelange. Le 13 avril, ArcelorMittal a en effet proposé à la Commission européenne une liste de sept sites à vendre, dont celui de Dudelange, pour lui permettre d’acquérir le groupe italien Ilva.
Effet domino sur Rodange
« Nous souhaitons également attirer l’attention du gouvernement sur le fait que la décision du groupe de se séparer du site d’Ostrava (République Tchèque) aura des répercussions négatives sur le site de Rodange, dépendant à hauteur d’environ 10% de sa production totale de matières premières », souligne l’OGBL dans son communiqué.
Le syndicat s’étonne également « de constater qu’un des sites concernés par la vente se trouve hors UE (Skopje en Macédoine) et qu’à la surprise générale, pratiquement aucun site industriel méditerranéen ne figure sur la liste à vendre ».
Autant d’éléments qui confortent l’OGBL dans l’idée qu’ArcelorMittal « profite de la situation pour procéder à une énième restructuration du groupe en Europe ». Il s’agirait d’un tour de passe-passe et pas autre chose, déplore le syndicat, pour lequel « se séparer de plus de 12 000 salariés avec 7,5 millions de tonnes pour acquérir environ 10 000 salariés avec une production nominale de 10 millions de tonnes, c’est bien restructurer ses sites en Europe ».