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ArcelorMittal dans le rouge en 2019


Prix de l’acier et demande en baisse, voilà ce qui a mis globalement en dedans ArcelorMittal en 2019. (Photo : Archives LQ/Alain Rischard)

Le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a terminé l’année dans le rouge, accusant une perte nette de 2,5 milliards de dollars en 2019, pénalisé par des prix de l’acier en baisse mais il table sur une amélioration en 2020.

Le chiffre d’affaires de l’année s’est élevé en 2019 à 70,6 milliards de dollars, en baisse de 7,1 % et légèrement inférieure au consensus établi par l’agence financière Bloomberg (71 milliards de dollars). Sur le seul quatrième trimestre, le groupe a enregistré une perte nette de 1,9 milliard de dollars, pour un chiffre d’affaires de 15,5 milliards de dollars (en baisse de 15,3%). La publication a cependant été saluée à la Bourse de Paris, le titre ArcelorMittal s’envolant de 9,07 % à 15,63 euros à 10 h 32.

Les investisseurs récompensent des perspectives plus optimistes en 2020 ainsi qu’un excédent brut d’exploitation (Ebitda) supérieur aux attentes au quatrième trimestre et sur l’ensemble de l’exercice où il a atteint 5,2 milliards de dollars. «2019 a été une année très difficile, ce qui se reflète clairement dans notre profitabilité significativement réduite», a commenté le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, cité jeudi dans un communiqué.

Le groupe a été confronté à des prix de l’acier en repli combinés à un coût des matières premières plus élevé. La demande en baisse, notamment dans le secteur automobile, a pesé négativement. ArcelorMittal a aussi passé des dépréciations d’actifs, en particulier aux États-Unis, et enregistré des charges exceptionnelles liées à l’état des stocks et à des restructurations. Hors charges et éléments exceptionnels, le résultat net courant serait positif de 300 millions de dollars, a précisé le groupe.

Le PDG d’ArcelorMittal a souligné que la génération de trésorerie était restée solide, contribuant à réduire la dette nette du groupe à son plus bas niveau jamais atteint depuis la fusion, à 9,3 milliards de dollars. La réduction de la dette nette restera une priorité cette année : l’objectif de descendre à 7 milliards de dollars à la fin 2020 a été confirmé.

Amélioration du marché attendue en 2020

«Bien que les conditions de marché restent difficiles, il y a des premiers signes encourageants d’amélioration, en particulier sur nos marchés clés aux États-Unis, en Europe et au Brésil», a poursuivi Lakshmi Mittal. Le PDG a rappelé la conclusion positive en décembre de l’acquisition du groupe indien Essar Steel, en coentreprise avec le japonais Nippon Steel.

Le groupe prévoit pour 2020 une consommation d’acier en croissance de 1 à 2 % au niveau mondial (après une hausse estimée à 1,1 % en 2019). En Europe en particulier, ArcelorMittal mise sur une progression de la consommation de 1 à 2 % (après une contraction de 4,3 % en 2019). La demande du secteur automobile devrait rester faible, mais la fin des politiques de déstockage devrait contribuer à la reprise avec en conséquence une remontée des prix.

Les mesures temporaires de réduction de production en Europe ont été largement réalisées comme prévu au second semestre 2019. «Fondamentalement, toutes les opérations ont repris», a indiqué le directeur général d’ArcelorMittal Europe et directeur financier du groupe, Aditya Mittal, lors d’une conférence téléphonique. ArcelorMittal a accueilli positivement le projet de green deal de la Commission européenne qui soutient un système d’ajustement carbone aux frontières de l’Union.

Cette question est «critique pour les producteurs européens d’acier» et notamment pour ArcelorMittal qui s’est fixé un objectif de réduction de 30 % de ses émissions de CO2 d’ici 2030 et a lancé une série de projets en ce sens, a dit Aditya Mittal. Le directeur général Europe a indiqué que «les discussions de poursuivent» sur l’aciérie italienne ex-Ilva de Tarente, où les trois hauts-fourneaux sont en fonctionnement. S’agissant de l’impact du coronavirus en Chine, où ArcelorMittal compte deux implantations, Aditya Mittal a indiqué que les activités devraient se situer en février à «un rythme inférieur», en lien aussi avec le nouvel an chinois.

L’impact n’est pas tant en termes de production que d’expéditions et de logistique, a-t-il expliqué. En Chine, «clairement, l’activité industrielle sera faible au premier trimestre», a-t-il estimé. Mais ArcelorMittal prévoit «un rebond dans la deuxième moitié de l’année» et donc une demande en hausse sur l’ensemble de 2020.

AFP