Des dépréciations et une moindre rentabilité de l’acier font plonger ArcelorMittal dans le rouge au deuxième trimestre, avec une perte nette de 447 millions de dollars pour le géant mondial de l’acier.
Au niveau du chiffre d’affaires du deuxième trimestre, il s’élève à 19,3 milliards de dollars, en repli de 3,6% sur un an mais en hausse de 0,5% par rapport au trimestre précédent. Les ventes sont supérieures au consensus établi par l’agence financière Bloomberg, qui tablait sur environ 19 milliards. «Après une bonne année 2018, la conjoncture au premier semestre 2019 a été très difficile», a constaté le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, cité dans un communiqué, jeudi. «La rentabilité (des) activités acier a souffert», sous l’effet d’une baisse des prix de vente de l’acier combinée à la hausse du coût des matières premières, a-t-il ajouté. «Ceci n’a été que partiellement compensé par une amélioration de la rentabilité de notre activité minière.»
En outre, ArcelorMittal a passé des dépréciations à hauteur de 0,9 milliard de dollars au deuxième trimestre. Une partie (0,3 milliard de dollars) de ces pertes de valeur est liée à la vente d’actifs pour l’acquisition d’Ilva en Italie, et l’autre partie (0,6 milliard de dollars) concerne des dépréciations d’actifs aux États-Unis.
En conséquence, le groupe accuse une perte opérationnelle de 158 millions de dollars au deuxième trimestre et une perte nette de 447 millions de dollars.
Au total, sur l’ensemble du premier semestre, le groupe enregistre une perte nette de 33 millions de dollars. Compte tenu des dépréciations et pertes de valeur pour 1,1 milliard, ce résultat traduit «un bénéfice sous-jacent d’environ un milliard de dollars», a relevé le directeur financier, Aditya Mittal, lors d’une conférence téléphonique.
Celui-ci a précisé qu’après avoir effectué des tests de valeur, le groupe ne prévoyait «pas de nouvelle dépréciation» cette année.
L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a atteint 1,6 milliard de dollars au deuxième trimestre et 3,2 milliards de dollars sur le semestre, qui ressort en baisse de près de 43% sur un an, reflétant l’effet prix-coût négatif, a indiqué le groupe.
Lakshmi Mittal a toutefois salué la génération de flux de trésorerie disponible au deuxième trimestre, qui reflète «la solidité des activités» du groupe. Le groupe «reste focalisé sur le désendettement», a déclaré le directeur financier.
Un secteur sous pression
ArcelorMittal a annoncé un programme «d’optimisation du portefeuille», à savoir des cessions d’actifs et de participations, pour un montant de 2 milliards de dollars d’ici deux ans. Mais cela «ne concernera pas des actifs cœur», a dit Aditya Mittal.
Par ailleurs, le PDG d’ArcelorMittal a une nouvelle fois souligné que «la surcapacité mondiale (de production d’acier) continue à représenter un défi important».
ArcelorMittal demande «des actions supplémentaires» pour répondre à la hausse des importations en Europe, jugeant que les mesures de sauvegarde mises en place sont «inefficaces».
Les importations d’aciers plats en Europe sont «à des niveaux records», avec par exemple une hausse de 24% des bobines laminées à chaud au premier semestre par rapport à 2017, a indiqué le groupe. ArcelorMittal a légèrement revu en baisse sa prévision de croissance de la consommation mondiale d’acier en 2019, tablant désormais sur une hausse de 0,5% à 1,5% (contre 1% à 1,5% auparavant).
En Europe, notamment, la consommation d’acier devrait reculer de 1% à 2%, en lien avec la faiblesse de la demande du secteur automobile.
Le groupe a mis en place des mesures de réduction temporaire de production en Europe, à hauteur de 4,2millions de tonnes au second semestre, en rythme annuel. ArcelorMittal a d’autre part indiqué tabler sur une finalisation de l’acquisition du groupe indien Essar Steel au troisième trimestre.