Fin 2020, la Fondation Idea démontrait la «relative bonne résistance de l’économie luxembourgeoise» face à la crise économique du virus. Dans une publication du 21 janvier, l’ASBL revient sur une évolution de la valeur ajoutée brute du pays en forme de «K», en faveur d’un meilleur rebond luxembourgeois.
On aurait plutôt vu un «S», mais la Fondation Idea préfère les zigzags et le rebond d’un «K». Va pour ce dernier, qui rapporte autant au Scrabble que dans le système économique luxembourgeois, c0omme nous allons le voir. Voici la fameux graphique :
À première vue, les évolutions en recul sur 2020 dominent et le rouge peut inquiéter. Il doit inquiéter d’ailleurs, car personne ne peut se réjouir d’un tel plongeon des bars et restos (Horeca) ou des garages. Mais la Fondation Idea voit dans ce «K» un ressort pour l’économie luxembourgeoise. Pourquoi ? Les quatre premiers secteurs (trois barrettes jaunes + les activités financières en stabilité neutre) ont été les plus aptes au télétravail. Donc au travail qui continue pendant la crise, notons-le d’ailleurs, avec un fort poids des frontaliers parmi les actifs de ces branches (47,4% dans la finance, 51,3% dans l’info-com), à l’exception de l’administration publique bien sûr. Si la récompense paraît maigre, il faut encore se pencher sur le poids réel de ces activités dans l’économie luxembourgeoise… «Plus de 60% de la valeur ajoutée totale du pays», souligne la Fondation Idea ! Si la crise est bien là au Grand-Duché, elle l’est probablement donc moins qu’ailleurs, grâce à cette typicité de l’économie luxembourgeoise. «Ce découplage entre secteurs» est parti pour durer encore en 2021, précise la Fondation Idea, avec les variants à l’horizon.
Le laboratoire d’idées, émanation de la Chambre du commerce de Luxembourg, précise d’ailleurs que cette analyse colle avec l’évolution du marché de l’emploi en 2020 : «Au 3e trimestre de 2020, l’économie du Luxembourg comptait ainsi 9 000 emplois de plus qu’au 3e trimestre 2019 (+2%), contre -4 millions au sein de l’UE (-2%), -18 000 en Belgique (-0,4%), -654 000 en Allemagne (-1,4%), -754 000 en France (-2,6%).».
Le «K» luxembourgeois n’épargnera pas des inquiétudes terribles sur l’emploi dans les secteurs «impliquant des interactions sociales fortes et concernées par des mesures de fermeture administrative». Mais l’économie luxembourgeoise est un cas à part, où la crise a eu moins d’emprise, jusqu’à présent.
Hubert Gamelon
Retrouvez l’analyse de la Fondation Idea dans le lien suivant.
[MAJ] : il existe bien un graphique en «K»… mais la Fondation le trouvait moins lisible que le graphique communiqué ci-dessus. On vous met la version plus complexe quand même, où l’on constate bien que les secteurs « lourds » en valeur ajoutée ont progressé, ou du moins, n’ont pas chuté.