Altice Studio, la chaîne dédiée aux séries et au cinéma que l’opérateur SFR vient de lancer, va investir 40 millions d’euros par an pour produire ses propres contenus, a déclaré mardi un responsable du groupe Altice.
La chaîne, qui est visible depuis le 22 août par les clients de SFR, en option ou intégrée à certains forfaits, dispose d’un « budget conséquent » de 160 millions d’euros, a souligné lors d’une conférence de presse Alain Weill, le patron des activités médias d’Altice (maison mère de SFR). La chaîne diffusera 400 films par an et deux séries exclusives par mois. Elle vient ainsi compléter l’offre de vidéo à la demande sur abonnement SFR Play, lancée l’an dernier et déjà riche de plus de 10 000 œuvres dont 1 200 longs métrages.
Altice Studio bénéficie notamment d’un accord d’exclusivité signé avec le groupe américain NBC Universal, lui donnant accès à un très large catalogue de productions hollywoodiennes (dont des franchises à grand succès comme Jason Bourne, Fast and Furious ou Moi, moche et méchant), complété par d’autres accords dont un récemment conclu avec Paramount.
« Au moins trois films par an »
Mais le groupe veut aussi investir pour produire ou coproduire ses propres contenus, a affirmé Alain Weill, afin de différencier son offre et exécuter jusqu’au bout sa stratégie de convergence entre télécoms et contenus. « Nous allons produire chaque année pour environ 40 millions d’euros de séries et de films, dont environ 20 millions dans le cinéma et les séries européens », a-t-il détaillé.
Le groupe a déjà posé des fondations dans ce domaine, en préfinançant Place Publique, le prochain opus d’Agnès Jaoui et Jean-Michel Bacri, et en participant à des séries internationales de prestige (Riviera, Les Médicis…). Il vise à produire « au moins 3 films par an, plus des séries ».
Bien qu’Altice Studio soit diffusée depuis le Luxembourg, Alain Weill a souligné que la chaîne respectait les quotas d’oeuvres hexagonales et européennes et les délais de diffusion des films imposés aux chaînes françaises. Mais il a de nouveau réclamé un assouplissement de ces règles, pour que les films puissent être diffusés en vidéo à la demande sur abonnement douze mois après leur sortie (soit le même délai qu’en télévision payante), contre 3 ans actuellement.
Le Quotidien/AFP