Le gouvernement allemand a annoncé mardi un compromis sur le sort des millions de vieux diesels en circulation dans le pays, mêlant modifications techniques et primes à la reprise, mais seulement dans 14 villes très polluées.
Il a fallu six heures de négociation nocturne aux sociaux-démocrates du SPD et aux conservateurs de la CDU et la CSU pour accoucher d’un accord a minima sur ce dossier, qui empoisonne le gouvernement depuis l’éclatement du scandale des moteurs diesel truqués il y a trois ans.
L’enjeu était triple : il s’agissait de répondre aux inquiétudes des automobilistes face à la perte de valeur de leur véhicule, d’éviter les interdictions de circulation des vieux diesels menaçant des dizaines de villes, et surtout de répartir la facture entre clients, pouvoirs publics et constructeurs.
Sans trancher clairement ces questions, le texte présenté mardi par le gouvernement ouvre aux propriétaires de vieux diesels la possibilité de faire modifier leur voiture aux frais du constructeur, ou de l’échanger contre un véhicule neuf ou d’occasion avec une prime à la reprise variable selon les marques.
Les constructeurs pas emballés
Ces mesures seront cependant limitées aux quatorze villes présentant la plus forte pollution aux oxydes d’azote (NOx), parmi lesquelles figurent Munich, Stuttgart, Cologne, Reutlingen, Hambourg, Limbourg, Düsseldorf, Kiel, Darmstadt ou Bochum – mais pas Berlin.
Surtout, la contribution exacte des constructeurs reste à déterminer. Si tous ont proposé une prime à l’échange de plusieurs milliers d’euros, BMW a refusé les réparations à ses frais, Daimler (Mercedes-Benz) ne s’est pas encore décidé et seul Volkswagen a clairement accepté ces mises aux normes, a précisé le ministre conservateur des Transports, Andreas Scheuer. « C’est l’industrie automobile qui a généré ce problème, et c’est à elle de payer », martelait pourtant encore lundi la ministre sociale-démocrate de l’Environnement, Svenja Schulze (SPD).
LQ/AFP