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Allemagne : Siemens teste un tramway autonome


La direction de Siemens (ici le CEO Joe Kaeser) évoque une volonté de défi technologique, avec cette ligne à Postdam (Photo : AFP).

Le groupe allemand Siemens a présenté cette semaine un prototype de tramway autonome, qui circule sans l’assistance d’un wattman sur une ligne normale de la banlieue de Potsdam, près de Berlin.

« C’est le premier au monde, bien sûr », a souligné Daniel Hoepffner, le chef de projet chez Siemens Mobility, lors d’une démonstration à l’occasion du salon du ferroviaire InnoTrans, qui se poursuivait mercredi dans la capitale allemande. La rame automatisée est un tramway tout à fait classique de type Combino datant de 1996, qui a été modifié au printemps pour l’expérience. Une fois sorti du dépôt, le tram est capable de circuler tout seul sur un bout de réseau de Potsdam qui a été modélisé, sur 6 km.

Il roule à la vitesse d’un train normal, jusqu’à 50 km/h environ, et a adopté les habitudes de conduites locales. Il a déjà parcouru 3 200 km sans le moindre incident depuis le mois de mai, selon l’ingénieur. Une batterie de caméras, radars et lidars lui permettent de « voir » devant lui et sur les côtés, tandis que son « cerveau » –constamment nourri par toutes les données collectées sur le trajet– a été installé à la place d’une rangée de sièges, à l’avant. « Le tram sait où il va », a expliqué Daniel Hoepffner.

Identifier les défis technologiques

Il sait obéir aux signaux, ralentit si des piétons s’approchent trop près du bord du quai, s’arrête si une mère inconsciente (une employée de Siemens, pour l’expérience) immobilise son landau (vide) sur la voie, ou fait tinter sa clochette si une voiture veut franchir les rails quand il approche. Ce degré d’automatisation est appelé « GoA3 » dans le monde des véhicules autonomes: un conducteur reste présent, qui peut reprendre l’engin en main en cas de problème. Dans le cas de Potsdam, le pilote n’utilise pas le siège de conduite habituel, mais dispose d’un petit pupitre lui permettant essentiellement d’accélérer, de freiner et de s’arrêter. Les « yeux » du tram peuvent voir jusqu’à 90 m à 50 km/h, ce qui laisse le temps pour un arrêt d’urgence si besoin. L’idée n’est selon un communiqué de Siemens pas de commercialiser telle quelle la conduite autonome des tramways, mais « d’identifier les défis technologiques » dans des conditions normales. Le groupe pourrait aussi poursuivre l’expérience en automatisant les manoeuvres des trams au dépôt de ViP, l’exploitant local, a précisé Daniel Hoepffner.

AFP