L’inflation a nettement ralenti en décembre en Allemagne, sur fond d’accalmie des prix de l’énergie et grâce aux aides de l’Etat, avant une nouvelle remontée attendue début 2023, selon des données provisoires publiées mardi.
La hausse de l’indice des prix a atteint 8,6% sur un an, perdant 1,4 point par rapport à novembre, a indiqué l’institut de statistiques Destatis dans un communiqué. Sur l’ensemble de l’année 2022 marquée par l’envolée des coûts de l’énergie, l’inflation établit un record historique depuis la naissance de l’Allemagne fédérale après la Seconde guerre mondiale, en atteignant 7,9%.
Le précédent record datait de 1951, à 7,6%, a indiqué à l’AFP l’institut Destatis. La hausse de l’indice des prix harmonisé, qui sert de référence pour la banque centrale européenne, recule également en décembre, à 9,6% sur un an. Sur un mois, les prix baissent de 0,8%.
L’inflation avait atteint un pic à 10,4% en glissement annuel en octobre (normes nationales) au sein de la première économie d’Europe frappée de plein fouet par l’envolée des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre russe.
Plusieurs facteurs ont joué en faveur d’une accalmie des prix, à commencer par une aide publique ponctuelle reçue par les ménages et les entreprises en décembre sur les prix du gaz. De quoi faire baisser les prix globaux dans une ampleur non encore précisée par Destatis. Les températures douces ont par ailleurs ralenti la demande tandis que l’offre de gaz reste abondante, avec des réservoirs remplis à plus de 90% dans le pays et les premières livraisons directes de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le territoire allemand.
L’inflation des denrées alimentaire, attisée par la guerre russe en Ukraine, recule de seulement 0,4 point de pourcentage, à 20,7% sur un an en décembre. Les prix des services ne montrent pas de signe de modération, à +3,9%, signe d’un rattrapage de la demande refoulée pendant les années de Covid-19. Le choc énergétique n’en a d’ailleurs pas fini de faire flamber les prix, selon la Banque centrale européenne (BCE).
« Nous avons de bonnes raisons de croire » que les taux d’inflation en janvier et février « seront susceptibles d’être plus élevés », a affirmé la présidente de l’institution monétaire Christine Lagarde en décembre. De nombreuses entreprises vont en effet répercuter durant cette période les surcoûts d’énergie sur leurs prix de vente, a expliqué la présidente de la BCE.